"Un grand nombre de capitales, et autres villes, européennes ont exprimé leur désir, leur intention de nous héberger", relève M. Farkas lors d'une interview en fin de semaine dans son bureau, au 46e étage de la plus haute tour du centre d'affaire de Canary Wharf, surplombant l'autre agence européenne qui va devoir trouver un nouveau pays d'accueil, l'Agence européenne du médicament (EMA).
"Cela est très rassurant car une attention est portée à l'avenir, à une transition en douceur et au fonctionnement de l'agence, des villes et pays trouvent important que nous puissions bien fonctionner", s'est réjoui le responsable de l'EBA.
Mais l'agence n'a pas son destin en main, lequel dépend de la Commission européenne à Bruxelles.
Parmi les candidats à son accueil, ouvertement déclarés ou non, on trouve Dublin, Amsterdam, Vienne mais aussi des villes françaises, dont Paris, et allemandes.
M. Farkas, a souligné, sans donner de noms, que de nombreuses villes ont déjà contacté l'EBA.
Leur intérêt est aussi "rassurant pour les employés", note celui qui dirige l'EBA depuis sa création en 2011. L'organisation s'appuie sur quelque 170 personnes basées à Londres et issues de 27 des 28 pays membres de l'UE, en premier lieu d'Italie et d'Allemagne.
Le Hongrois Adam Farkas espère pouvoir consulter cet effectif d'experts dès qu'une présélection de villes candidates émergera, afin aussi de les apaiser car le Brexit cause une certaine anxiété.
"Le résultat du référendum (de juin), qui devrait entraîner le départ de l'EBA de Londres a un impact majeur, c'est le principal sujet de conversation du personnel", souligne M. Farkas.
Vers une refonte ?
La direction surveille les développements liés au déclenchement prochain de l'article 50 par la Première ministre Theresa May et tient les équipes informées mais, pour l'instant, elle se félicite de n'avoir pas subi d'importants départs parmi son personnel hautement qualifié.
Dépourvue d'informations spécifiques sur son avenir, l'EBA a fait part de ses préférences auprès de Bruxelles, à savoir une décision rapide afin de faciliter la transition en disposant du plus de temps possible. Parmi les points mis en avant pour sa destination future figurent un bon accès aux transports et un important écosystème financier.
Initialement implantée dans la City, l'EBA s'est installée fin 2014 dans le plus haut gratte-ciel, reconnaissable à son toit pointu, de Canary Wharf, ce quartier d'affaires construit sur un important méandre de la Tamise et devenu depuis la fin des années 1980 le second coeur de la finance britannique.
Née en réponse à la crise financière, l'EBA est connue principalement pour les tests de résistance des banques européennes qu'elle conduit depuis sa première année d'activité. Elle a également pour rôle de rédiger, pour le secteur bancaire, des règles communes pour tous les Etats membres de l'UE et de veiller à la protection des consommateurs de produits bancaires.
La transition pourrait aussi passer par une réorganisation de la structure du système de supervision financière de l'UE – actuellement répartie entre l'EBA, l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) basée à Paris et l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOP) à Francfort - sur laquelle une consultation a été lancée par ailleurs le 21 mars.
Une des options à l'étude est une réorganisation en deux pôles, d'un côté les marchés financiers et de l'autre la régulation des secteurs bancaires et des assurances.
Cette consultation "tombe à point nommé", estime M. Farkas, car c'est le bon moment, six ans après sa création, de prendre le temps de réfléchir à la façon d'améliorer le rôle de l'agence afin d'assurer la stabilité financière et défendre les droits des consommateurs dans l'UE.
Et ce particulièrement alors que le départ du secteur bancaire britannique du marché unique va en changer la dynamique.
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