Le casier judiciaire de l'homme qui a comparu le mercredi 22 mars 2017 devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) est vierge. Que s'est-il passé dans sa tête ce dimanche 1er janvier dernier pour qu'il fasse preuve d'une violence inouïe envers plusieurs policiers, et ceci avec un taux d'alcoolémie négatif?
Il se jette sur l'agent qui chute d'un étage
Inséré socialement, papa d'un jeune enfant, Emmanuel Busnoult semble vivre tranquillement avec sa compagne. Mais ce jour-là, une dispute éclate au sein du couple et celle-ci, sans doute par bravade, appelle la police. À son arrivée, l'homme ouvre normalement la porte, ne semblant pas énervé mais anxieux et stressé ce qui fait dire à un agent "Ne bougez pas!" Pour toute réponse l'individu prend son élan et se jette sur lui jambes écartées, le touchant au visage avant d'entraîner un autre policier dans sa chute, déboulant les marches d'un étage dans une cage d'escalier ouverte.
Policier en état de choc
Se débattant avec une grande violence, deux coups de teaser seront nécessaires pour le maîtriser. Le policier entraîné dans la chute est en état de choc et sera pris en charge par les pompiers. Après deux mois d'arrêt de travail celui-ci se sent incapable de retourner "sur le terrain".
"Qu'est-ce qui m'a pris déclare le prévenu à la barre, jamais je n'aurais cru faire du mal à quelqu'un et me retrouver un jour en garde à vue mais c'est vrai que j'ai toujours eu peur de la police."
"Ces violences sont-elles un phénomène de société?"
Maître Viaux, avocat de la partie civile ironise "Vous avez une bien curieuse façon de présenter vos voeux! Et la propreté de votre casier judiciaire ne diminue en rien la gravité vos délits car on est loin d'attendre ce déchaînement de quelqu'un comme vous. Ces violences deviennent quotidiennes et se généralisent. Est-ce un phénomène de société? Avant il n'y avait pas cette fréquence et cette intensité."
Le procureur pour sa part juge les faits inadmissibles et inquiétants. Un homme normal peut donc, sans aucune raison, se transformer en forcené "Si la chute avait été plus mauvaise, il y avait un mort".
Sevrage de stupéfiants sans médication?
La défense parle d'un homme affecté qui a bien conscience d'avoir failli tuer quelqu'un. "Il a depuis un accompagnement psychologique pour ne plus jamais recommencer. La seule raison plausible à ces agissements est le stress consécutif à l'arrêt de sa consommation de cannabis. Il l'a fait du jour au lendemain et sans médication."
Il écope de 8 mois de prison dont 3 mois ferme et d'une injonction de soins. Il devra s'acquitter de plus de 3 000 euros de dommages et intérêts envers trois policiers. Quant à celui qui a été blessé, il devra lui verser 400 euros de consignation avant l'expertise médicale qui a été ordonnée. Pour cette raison l'affaire est renvoyée au jeudi 28 septembre 2017.
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