18 ans après la parution du dernier roman de la saga Malaussène (Au bonheur des ogres, La fée Carabine, La petite marchande de prose, M. Malaussène, Des Chrétiens et des Maures, Aux fruits de la passion), Daniel Pennac remet le couvert, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.
Le style Pennac
Daniel Pennac a imaginé de nombreux personnages pour narrer les aventures de Benjamin Malaussène et de sa tribu, au point d'avoir dû inclure à la fin du dernier volume un index des noms propres ! Il y a du Rougon Macquart, et de la Comédie humaine là-dedans. Daniel Pennac pourrait être l'enfant naturel d'Emile Zola et de Claire Brétécher ! Les tribulations de ses personnages suivis sur plusieurs générations sont narrées avec une plume alerte et truculente.
Face à ses lecteurs, ce mardi 21 mars 2017 à Rouen (Seine-Maritime), Daniel Pennac explique qu'il a voulu "Retrouver la poésie des métaphores à la Chandler". Il est vrai que Daniel Pennac a le sens du raccourci. C'est ce qui fait le charme de son style inimitable.
Le cas Malaussène
Le dernier roman, Le cas Malaussène 1 - le titre laisse supposer qu'il y aura au moins un second opus - commence par l'enlèvement d'un financier. La rançon demandée est exactement à l'euro près le montant de son parachute doré. Loin de là, dans le Vercors, Malaussène est chargé de veiller à la sécurité d'un écrivain qui craint des représailles suite à son dernier livre. A partir de ces deux événements sans lien apparent, le lecteur est entraîné dans une aventure rocambolesque, au milieu d'un brassage de personnages plus pittoresques les uns que les autres.
Daniel Pennac évoque devant ses lecteurs l'anthropologue René Girard, selon qui tout groupe humain a besoin d'un bouc émissaire. De là est venue l'idée d'un personnage - Benjamin Malaussène - qui serait payé pour être bouc émissaire. "Une bouquémissarisation", s'amuse Daniel Pennac.
Roman et réalité
Daniel Pennac est sorti de plusieurs années de silence pour écrire un polar facétieux, basé sur le mensonge, qu'il définit comme "tout ce qu'on met en marche pour faire croire que le réel ne cloche pas". Car le roman oscille entre la vérité et le mensonge. Or Daniel Pennac nous avait prévenu, par la bouche du commissaire Coudrier, l'un des personnages des romans précédents : "La cohérence est à l'origine de la plupart des erreurs judiciaires".
"L'écriture est le mystère laïque de la réincarnation, explique Daniel Pennac, on donne corps à des idées." Mais ce dernier roman de la saga que le lecteur tient entre ses mains, quel est-il ? La concrétisation des idées de l'écrivain, une déclinaison du réel ? "Un roman, conclut Daniel Pennac, est ce que le lecteur en pense."
Pratique. "La cas Malaussène 1 - Ils m'ont menti". Editions Gallimard. 306 pages. 21 Euros
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