"Il n'y a pas de cabinet noir, il n'y a pas d'informations transmises au ministre des Finances et il n'y a pas d'informations transmises par le ministre des Finances à telle ou telle autorité de l'Etat", a martelé M. Sapin en marge d'une conférence de presse.
"Jamais Tracfin ne communique ni à Christian Eckert (secrétaire d'Etat au Budget, ndlr) ni à moi-même, ni à toute autre autorité publique des informations sur la situation des personnes", a-t-il ajouté, invitant sans le nommer François Fillon à "respecter les organismes qui sont au service de l'Etat".
Selon le ministre, le service de renseignement financier Tracfin, chargé de lutter contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme, "ne s'intéresse pas à ce type de sujet" et "travaille uniquement sur des déclarations de soupçon".
"Jamais Tracfin ne nous a communiqué une information, je ne sais pas moi, sur le contenu d'un contrat entre telle ou telle personne, ou sur le prix d'un achat, même payé par quelqu'un d'autre que son destinataire", a-t-il détaillé, en référence aux accusations sur les costumes de luxe de François Fillon et sur sa société 2F conseil.
François Fillon, mis en examen notamment pour détournement de fonds publics et recel et complicité d'abus de biens sociaux, a accusé jeudi soir François Hollande d'organiser, à la tête d'un "cabinet noir", les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires.
Le chef de l'Etat a dénoncé en retour des "allégations mensongères".
François Fillon a dit s'appuyer pour ses accusations sur un ouvrage écrit par trois journalistes, Didier Hassoux, Christophe Labbé et Olivia Recasens ("Bienvenue Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d'un quinquennat"), dont l'hebdomadaire Valeurs actuelles a publié plusieurs extraits.
"Pour orchestrer les affaires judiciaires il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable", citant d'abord Tracfin, "le service de renseignement de Bercy, ministère piloté durant tout le quinquennat par Michel Sapin, un ami de quarante ans du Président".
"La plupart des affaires judiciaires qui ont empoisonné Sarko et les siens ont trouvé leurs racines ici, dans cet immeuble ultra-sécurisé du 9e arrondissement de Paris", ajoute l'ouvrage.
Des éléments que Michel Sapin a tenu à corriger.
"Je ne suis pas ministre des Finances depuis cinq ans" et "Tracfin n'est pas localisé dans le IXème arrondissement. Donc ces faits sont factuellement inexacts, ce qui me laisse penser que l'enquête n'a pas été tout à fait à la hauteur de la réputation de certains de ces journalistes", a-t-il dit.
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