"J'ai eu tort d'accepter" ces costumes, "j'ai fait une erreur de jugement", et "je les ai rendus" à M. Bourgi, a assuré l'ex-Premier ministre à propos de trois costumes de luxe, d'une valeur totale de 13.000 euros, offerts par son "très vieil ami de plus de vingt ans", Robert Bourgi, un avocat proche des réseaux de la Françafrique.
M. Bourgi lui a offert ces costumes "dans une relation strictement privée", a-t-il ajouté, précisant en souriant qu'il les avait "portés" avant de les rendre.
Ces costumes lui ayant été offert après sa victoire à la primaire, M. Bourgi attendait-il un retour de la part de M. Fillon, a-t-on demandé au candidat ?
"Non, non. D'autres homme politiques ont reçu des cadeaux du même ordre, et même dans la même maison de couture", a-t-il fait valoir, "une maison qui habillait François Mitterrand - je ne suis pas sûr qu'il payait ses costumes" - "Pierre Moscovici, une grande partie du Parti socialiste". "Donc, non", il n'y avait "pas de contrepartie".
Etes-vous un homme d'argent, lui a-t-on également demandé ?
"Regardez mon patrimoine, il est légèrement moins important que celui de M. Mélenchon", a-t-il argué. "Je suis honnête, j'ai pu commettre des erreurs, je n'ai jamais pris dans ma vie politique une décision contraire à l'intérêt général".
M. Fillon a par ailleurs démenti avoir touché 50.000 dollars via sa société 2F, comme l'affirme Le Canard Enchaîné, pour mettre en relation un homme d'affaires libanais et Vladimir Poutine.
"Scandale d'Etat"
C'est "un mensonge éhonté", a-t-il assuré, expliquant avoir "effectué un travail de conseil pendant des mois" pour que l'entreprise "Future Pipe Industries" (FPI) "s'implante", sans plus de précision.
M. Fillon a contre-attaqué en mettant en cause François Hollande dans les attaques dont il fait l'objet, se fondant sur le livre "Bienvenue Place Beauvau".
"Je vais mettre en cause le président de la République", a affirmé l'ex-Premier ministre. "Il y a un livre qui sort ces jours-ci, dont j'ai pu lire les bonnes feuilles, qui a été écrit par des journalistes qui sont très loin d'être mes amis puisque deux d'entre eux sont des journalistes du Canard enchaîné".
"C'est un livre sur le ministère de l'Intérieur et la place Beauvau, qui, en 250 pages, explique que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l'intéressent à son bureau, ce qui est d'une illégalité totale, comment il est branché directement sur Bercy, sur Tracfin, sur les informations qui lui sont apportées en permanence, comment il est au courant des moindres faits, des moindres filatures, y compris concernant son ancien Premier ministre Manuel Valls", a-t-il expliqué.
Selon lui, "on cherchait un cabinet noir, on l'a trouvé, en tout cas, à travers ces allégations".
"Moi, ce soir, solennellement, je demande qu'il y ait une enquête d'ouverte sur les allégations qui sont portées dans ce livre, parce que c'est un scandale d'Etat".
"Si ce qui est écrit dans ce livre est vrai, je pense que dans l'histoire récente de la Ve République, un chef d'Etat n'est jamais aussi loin dans l'illégalité, la prise de pouvoir sur des services sur lesquels il ne devrait pas avoir autorité", a-t-il également affirmé.
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