"J'ai pas les mots pour dire ce que je ressens", ajoute Chloé, lycéenne en terminale littéraire, peu avant d'entrer dans l'établissement à 08H00. "J'ai eu une fille au téléphone qui était là-bas. Elle était en pleurs et vraiment choquée. Ils sont choqués. Vraiment tous choqués. Moi aussi je suis choquée. J'ai eu la peur de ma vie", assure la jeune fille aux longs cheveux bruns.
"Il y avait des amis dans le groupe, donc on a eu hyper peur", raconte un peu plus loin Victoire, élève de Première S. "On a hâte qu'ils rentrent. On les a eus au téléphone et ils nous ont dit qu'ils avaient hâte de rentrer", dit-elle, soulagée toutefois que le pronostic vital des trois blessés ne soit pas engagé.
Mercredi, quelques heures après l'attentat, c'est un responsable de la préfecture qui avait annoncé que parmi les blessés figuraient trois élèves de ce lycée breton, dont deux gravement touchés, avec des fractures lourdes. Sans que leur vie soit en danger, avait-il rassuré.
Ces trois élèves, qui ont été hospitalisés, faisaient partie d'un groupe de 92 jeunes en voyage scolaire à Londres. Le groupe, à l'exclusion des trois blessés, sera rapatrié jeudi, a annoncé la secrétaire d'État chargée de l'Aide aux victimes Juliette Méadel.
Une cellule de soutien aux victimes, composée notamment de pédopsychiatres et de psychologues, sera activée dès leur retour en Bretagne.
A Concarneau, une cellule psychologique a aussi été mise en place jeudi matin dans l'établissement privé qui accueille dans le centre-ville près de 1.000 élèves.
Une ambulance est arrivée dans la matinée et a pris place dans la cour intérieure. Le maire de la ville, André Fidelin, s'est rendu dans l'établissement peu après 09H00, a constaté l'AFP. Le préfet du Finistère, Pascal Lelarge, ainsi que l'évêque de Quimper, Mgr Laurent Dognin, se sont également rendus sur place, selon la préfecture et le diocèse.
'Elle a vu ses amis blessés'
"J'ai été choqué comme tout le monde et triste en apprenant la nouvelle", confie Kylian, 16 ans, lui aussi interrogé devant les grilles de l'établissement devant lequel sont postés quatre policiers.
"Je me dis que ce qui s'est passé peut arriver à tout le monde", ajoute le jeune garçon.
La mère de Morgane, une jeune fille participant à ce voyage scolaire, s'est elle aussi déplacée jeudi matin au lycée, pour "venir chercher des renseignements".
Sa fille "était sur le pont. Elle a tout vu, elle a vu ses amis blessés, elle a vu le terroriste sortir de la voiture", raconte cette maman aux cheveux courts, visiblement inquiète.
Marie-Christine a pu rentrer en contact avec sa fille mercredi soir: "Elle m'a surtout parlé de ses camarades qui étaient blessés c'est surtout ça qui l'a choquée", raconte-t-elle.
Morgane "est restée à l'hôtel Mariott et elle devait être interrogée ce (jeudi) matin par les enquêteurs mais c'est tout ce que je sais", ajoute Marie-Christine, les larmes aux yeux, assurant ne pas avoir dormi de la nuit.
La piste du "terrorisme islamiste" était privilégiée au lendemain de l'attaque ayant fait trois morts, outre l'assaillant, devant le Parlement britannique à Londres, survenue un an jour pour jour après les attentats meurtriers de Bruxelles.
En France, une enquête a aussi été ouverte, une procédure classique du fait de la présence parmi les blessés de trois ressortissants français.
Les investigations ont été confiées à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
En Angleterre, huit personnes ont été arrêtées jeudi matin en lien avec l'attentat.
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