"Ce procès est une première. Nous espérons qu'il permettra à tous d'ouvrir les yeux sur les pratiques en vigueur dans les abattoirs et les souffrances qu'elles engendrent pour les animaux", a déclaré avant l'ouverture des débats Sébastien Arsac, fondateur de l'association de défense des animaux L214.
Ce procès, qui se tient dans un petit tribunal bondé, entouré d'un important dispositif policier, fait suite à la diffusion en février 2016 d'une vidéo choc de L214, tournée en caméra cachée dans l'établissement du Vigan.
L'association s'est portée partie civile, tout comme d'autres organisations de défense des animaux, notamment la SPA, la Fondation Brigitte Bardot et l'Alliance anti-corrida.
Les images diffusées par L214 montraient des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique dans l'abattoir intercommunal. Elles avaient immédiatement suscité une vague de réprobation, quatre mois à peine après une affaire similaire, déjà révélée par L214, dans un abattoir municipal d'Alès.
Marc Soulier, l'un des employés du Vigan, est jugé pour avoir exercé des "sévices graves et actes de cruauté envers un animal tenu en captivité" et est passible de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. Il lui est notamment reproché d'avoir utilisé sans nécessité à plusieurs reprises une pince à électronarcose sur le museau de brebis.
Deux autres employés, Gilles Esteve et Nicolas Granier, sont jugés pour avoir "exercé volontairement des mauvais traitements" sur des animaux captifs: coups de pied à des bovins ou coups d'aiguillon électrique à la tête d'un porc notamment.
La communauté de communes du Pays viganais, représentée par son président Roland Canayer, devra quant à elle répondre de plusieurs infractions à la règlementation sur l'abattage des animaux.
L'action de l'association L214, créée en 2008 et dont le nom fait référence à l'article du code rural qui, depuis 1976, désigne les animaux comme des "êtres sensibles", a connu un écho particulier depuis fin 2015 et la diffusion au fil des mois de plusieurs vidéos tournées en caméras cachées dans des abattoirs ou des élevages.
La diffusion de ces vidéos a notamment débouché sur une commission d'enquête parlementaire qui a préconisé 65 mesures dont le renforcement de la vidéosurveillance, de l'intervention de vétérinaires et de la formation des employés.
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