"Building the Wall" ("En construisant le mur"), une pièce de Robert Schenkkan, co-auteur du scénario de "Tu ne tueras point", le film nommé aux Oscars de Mel Gibson, et lauréat de deux Tony Awards, se déroule dans un avenir proche, après que l'administration du président américain eut traqué et expulsé des millions de sans-papiers.
Pour Robert Schenkkan, cette oeuvre est une réponse personnelle à la montée des populismes qu'il voit aux Etats-Unis et ailleurs: un mouvement "nativiste, anti-immigrants, de droite et proto-fasciste".
Le président républicain, arrivé à la Maison Blanche en janvier, a été élu sur notamment la promesse d'expulser des millions de sans-papiers en situation irrégulière et de bâtir un mur à la frontière du Mexique pour freiner l'immigration clandestine.
Il a commencé à assouplir les critères selon lesquels les autorités de l'immigration peuvent arrêter des sans-papiers à travers le pays.
M. Schenkkan voit le président Trump comme une figure autoritaire, et sa pièce, qui dure un peu plus d'une heure et demie, se fonde sur un personnage similaire: Rick (Bo Foxworth), un républicain texan qui dirige une prison privée, un jusqu'au-boutiste dans son obsession de traquer les immigrés. Il partage la scène avec Gloria (Judith Moreland), une professeure d'histoire afro-américaine.
Rick instaure la loi martiale pour capturer des sans-papiers, leurs familles et les expulser, mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'aucun autre pays ne veut les recevoir. Alors tout tourne au cauchemar.
Dans ce futur imaginaire et lugubre, Trump a été mis en accusation et démis de ses fonctions, mais la pièce reste floue sur le nouveau gouvernement qui lui succède, se focalisant sur les individus, les "Monsieur tout le monde" qui appliquent des politiques fascistes, comme Rick.
Depuis l'élection de Donald Trump et même avant, dès son investiture par le parti républicain, les oeuvres et expositions dénonçant son programme anti-immigration se multiplient. Le Moma a exposé des oeuvres d'artistes musulmans pour protester contre son décret migratoire. A Los Angeles, la récente soirée "We never needed papers to thrive" ("Nous n'avons jamais eu besoin de papiers pour prospérer") a mis en scène le travail d'artistes multidisciplinaires en situation irrégulière.
"Building the Wall" pourrait être joué dans six autres villes américaines et dans d'autres pays, notamment le Canada, le Mexique, la France, la Belgique, l'Allemagne et la Nouvelle-Zélande.
Robert Schenkkan, pour sa part, écrit actuellement un scénario tiré de sa pièce qui devrait être adapté au cinéma par Robert Redford, et un autre scénario sur le mouvement suprématiste blanc Ku Klux Klan.
A LIRE AUSSI.
Etats-Unis: l'angoisse des sans-papiers après l'élection de Trump
Etats-Unis: l'immigration clandestine dans le viseur de Trump
Réfugiés, immigrés, clandestins: Donald Trump maintient le cap
Etats-Unis: la feuille de route de Trump et des républicains
Trump veut geler l'entrée de ressortissants de pays musulmans
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.