Les députés écossais doivent examiner à partir de mardi une motion autorisant leur Première ministre Nicola Sturgeon à demander l'aval de Londres pour organiser cette consultation. Ils devraient l'adopter sans problème mercredi, le Parti national écossais SNP y disposant d'une majorité avec l'appui des écologistes.
Nicola Sturgeon, cheffe du SNP, a annoncé le 13 mars vouloir organiser un nouveau référendum d'indépendance fin 2018 ou début 2019, faisant notamment valoir que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et surtout du marché unique risquait d'entraîner la suppression de "dizaines de milliers d'emplois" en Ecosse.
En septembre 2014, les Ecossais s'étaient pourtant prononcés à 55% contre une indépendance vis-à-vis de Londres. Mais Mme Sturgeon s'appuie sur le constat du Brexit: 62% des Ecossais ont voté pour le maintien dans l'UE lors du référendum du 23 juin dernier, alors que 52% des Britanniques votaient contre.
Le gouvernement britannique a annoncé lundi qu'il déclencherait quoi qu'il en soit le Brexit le 29 mars.
Et la Première ministre conservatrice Theresa May a repoussé la demande écossaise de référendum, en faisant valoir jeudi que ce n'était "pas le bon moment", alors que le Royaume-Uni sera plongé dans de difficiles négociations de sortie de l'UE pendant les deux années à venir.
'Démocratiquement indéfendable'
Outre l'aval du parlement écossais, la demande de référendum doit recevoir l'accord du gouvernement britannique puis faire l'objet d'un vote au parlement de Westminster.
La partie est donc loin d'être gagnée, tant un référendum d'indépendance d'ici deux ans risquerait d'affaiblir Theresa May dans ses négociations avec Bruxelles, en plus de menacer la cohésion du Royaume.
"Si, cette semaine, les députés écossais approuvent cette motion, alors la position de la Première ministre (Theresa May), qui souhaite bloquer tout référendum et nous imposer un Brexit dur sans consulter le peuple, sera démocratiquement indéfendable", a rétorqué lundi Nicola Sturgeon, qui fustige le "mur d'intransigeance" opposé par Londres aux demandes écossaises.
"Cette décision cruciale ne doit pas être prise par moi ou la Première ministre (Theresa May). Elle doit être celle du peuple écossais", a-t-elle ajouté, appelant le Parlement écossais à "donner ce choix".
Si elle parvient à décrocher un nouveau référendum, Mme Sturgeon devra aussi convaincre des Ecossais encore divisés. Selon un sondage publié dimanche, seuls 44% d'entre eux sont à ce jour favorables à une indépendance, et une légère majorité (51%) sont contre un référendum dans un avenir proche.
Pour John Curtice, professeur de sciences politiques à l'université de Strathclyde (Ecosse), la position de Theresa May peut ainsi arranger Nicola Sturgeon. "Le camp du +oui+ a encore du terrain à gagner. Or, avoir du temps pour plaider sa cause, c'est peut-être ce qu'elle veut, dans le fond", a-t-il déclaré au Times.
Se pose également la question de savoir si Edimbourg a les moyens de son indépendance, alors que la santé de l'économie écossaise s'est détériorée avec la chute des cours du pétrole depuis 2014.
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