Pour cette nouvelle étape-clé et probable coup d'envoi véritable de la campagne à cinq semaines du premier tour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon ont ouvert le débat peu après 21H00 dans l'arène circulaire du plateau de la première chaîne.
En introduction, les candidats étaient invités à répondre en 1 minute 30 à la question classique "Quel président voulez-vous être?".
Mais François Fillon, désigné premier orateur par tirage au sort, a entamé son propos en critiquant l'organisation d'un débat sans les six autres "petits candidats", moins bien placés dans les sondages.
"On est onze candidats à l'élection présidentielle, il y en a cinq ici, ça pose une question démocratique. Je sais que les sondages ont grande vertu pour les commentateurs mais avec cette règle-là, je n'aurais pas pu participer à la primaire de la droite et du centre", a souligné le candidat Les Républicains.
Emmanuel Macron a dit "partager les propos qui ont été tenus pour les autres candidats absents de ce débat" quand Marine Le Pen a estimé que TF1, qui diffusait le débat avec LCI, "pourrait s'honorer" en organisant un débat "dans les mêmes conditions" avec les six autres candidats.
"Je veux être le président du redressement national", a lancé dans sa présentation M. Fillon, "qui libérera les Français de la bureaucratie", "de l'excès de règlementation, d'impôts qui les empêche d'aller au bout de leurs rêves" et "qui placera la France sur un chemin qui la conduira en moins de dix ans à être la première puissance européenne".
Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, serait lui le "dernier président de la Ve république" promettant que la "fin de la monarchie présidentielle" débouchera sur une VIe République.
L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron souhaite porter un "un projet d'alternance profonde avec de nouveaux visages, de nouveaux usages, un projet qui a confiance dans le pays, dans son énergie, avec un nouveau visage".
Quant à la candidate du Front national Marine Le Pen, qui a eu la première passe d'armes avec M. Mélenchon après vingt minutes, elle veut "être la présidente de la République française, mais vraiment", refusant d'"administrer ce qui serait devenu une vague région de l'Union européenne".
Benoît Hamon a préféré interroger d'entrée: "Quel peuple voulons nous être le 7 mai au soir?" Lui serait "un président honnête et juste", "indépendant par rapport à l'argent et aux lobbies".
des millions d'indécis
Quarante-trois ans après le premier débat télévisé de second tour entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, c'est la première fois qu'un débat voit s'affronter des candidats avant le premier tour d'une présidentielle.
Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril, l'un sur BFMTV et CNews le 4 avril, l'autre sur France 2 le 20 avril, consacrant la télévision comme forum électoral incontournable, après déjà quatre affrontements télévisés de la primaire de la droite et autant à gauche.
Avec seulement 66% des Français certains d'aller voter, selon une enquête du Cevipof, un des principaux enjeux pour les candidats est de convaincre les quelque 15 millions d'indécis ou de possibles abstentionnistes.
"Quel modèle de société?", "quel modèle économique?" et "quelle place pour la France dans le monde?" sont les trois thématiques autour desquelles débattront pendant plus de 02H30 les cinq candidats, disposés en cercle afin de favoriser les confrontations.
Ce format à cinq est contesté car il exclut les six autres candidatures validées par le Conseil constitutionnel vendredi: les trotskistes Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (UPR), le centriste Jean Lassalle et le vétéran inclassable Jacques Cheminade.
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