Le chef du FBI James Comey et son homologue de l'agence de surveillance des communications NSA Mike Rogers s'exprimeront pour la première fois publiquement sur ces deux sujets brûlants.
Les liens de l'entourage de Donald Trump avec la Russie font l'objet de spéculations depuis avant l'élection du 8 novembre.
En janvier, les services de renseignement américains unanimes avaient conclu que non seulement la Russie avait piraté les courriers électroniques de hauts responsables démocrates mais surtout qu'elle l'avait fait pour avantager Donald Trump.
Plane depuis la question d'une éventuelle collusion entre des membres de l'équipe Trump et Moscou.
Il n'y a aucune "preuve de collusion", a affirmé dimanche le républicain Devin Nunes qui préside la commission du renseignement de la Chambre des représentants, devant laquelle se déroulera l'audition.
Le parlementaire a ostensiblement cherché, à l'unisson avec d'autres élus, à réorienter le débat vers la question des fuites à la presse émanant de membres des services de renseignement pour "nuire à l'administration Trump".
Pour M. Nunes - reprenant un argument défendu vigoureusement par Donald Trump lui-même - à la différence des allégations portant sur les liens entre le camp Trump et la Russie ou la mise sur écoute supposée de la Trump Tower par Barack Obama, il est établi que ce délit-là "a bien été commis".
L'enquête en cours doit ainsi faire la lumière sur l'origine de la fuite qui a révélé que le conseiller à la sécurité nationale avait menti sur ses contacts avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis avant l'investiture. Le président n'a pu s'épargner l'embarras de limoger Michael Flynn de son poste clé seulement deux semaines après être entré à la Maison Blanche.
Si le renseignement peut intercepter des communications entre un citoyen américain et un ressortissant étranger, il n'est pas admissible que le nom du premier soit dévoilé publiquement, a martelé M. Nunes.
Dimanche, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, s'est demandé pourquoi une enquête criminelle n'était pas diligentée pour établir l'origine des informations. Le FBI a jusqu'ici refusé de confirmer ou d'infirmer l'existence d'une enquête.
'Tout mettre à plat'
Les deux hommes sont aussi très attendus sur la question des écoutes.
Début mars, dans une série de tweets matinaux au ton très violent, Donald Trump a accusé son prédécesseur Barack Obama de l'avoir fait mettre sur écoute avant et après son élection.
M. Obama a démenti, de nombreux responsables y compris républicains ont fait part de leurs doutes et tout le monde veut des preuves.
M. Trump en a promis mais sans élaborer.
A ce stade, il n'existe pas de preuve de ces écoutes, a indiqué pour sa part Devin Nunes.
Mais Donald Trump refuse de se dédire. Il a même abordé le sujet - sur le ton de la plaisanterie - lors de sa conférence de presse commune avec la chancelière allemande vendredi.
Et Sean Spicer a expliqué dimanche que les investigations concernant les écoutes n'étaient pas terminées et qu'il fallait attendre les conclusions définitives.
Mais en voulant trop bien défendre la thèse du président M. Spicer a créé un incident diplomatique avec le plus fidèle allié des Etats-Unis. Du pupitre de presse de la Maison Blanche il a repris à son compte la thèse d'un complotiste qui accuse un service britannique d'avoir espionné pour le compte de Barack Obama. Le tollé provoqué en Grande-Bretagne a été suivi d'une clarification confuse à la Maison Blanche. Mais ni excuse ni rétractation.
Cette polémique divise au sein du parti républicain et plusieurs élus aimeraient en finir. Elu républicain à la Chambre des représentants, Will Hurd a suggéré dimanche à Donald Trump de présenter ses excuses.
"Le FBI doit vraiment tout mettre à plat", a estimé pour sa part la chef de file démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, "parce que l'administration a décidé qu'elle pouvait dire n'importe quoi en toute impunité et c'est très dommageable".
Pour autant il est peu probable que toute la lumière soit faite. "Les auditions sur le renseignement sont souvent très attendues, mais on n'y apprend pas grand chose", a mis en garde Danny Coulson, ancien numéro trois du FBI, rappelant que les responsables ne dévoileraient sans doute rien des informations classifiées en leur possession.
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