Derrière une banderole "Justice et dignité, stop à l'impunité policière" flanqué des portraits dessinés de 13 personnes, présentées comme victimes de la violence policière, les manifestants ont quitté peu après 14H30 la place de la Nation (est de la capitale) en direction de celle de République, selon des journalistes de l'AFP.
La foule scandait des slogans tels que: "Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n'oublie pas, on ne pardonne pas", "pas de justice, pas de paix", "Police partout, justice nulle part" ou "urgence, urgence, la police assassine en toute impunité".
Dans le cortège flottaient des drapeaux du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), du DAL (Droit au logement), d'Attac, CGT, CNT, et un ballon Solidaires, et on pouvait lire sur les pancartes : "Les bamboulas, les bougnouls, les niakoués (…) vous emmerdent".
Malgré la présence en fin de cortège de plusieurs centaines de personnes portant des capuches, cache-nez et lunettes noires, brandissant des drapeaux anarchistes et tirant de façon sporadique des fumigènes, l'ambiance était plutôt calme.
Des filtrages, organisés en amont, ont permis de récupérer plusieurs projectiles (pots de peinture, fusée modifiée avec du béton au bout pour servir de projectile etc...) et un sac de pavés cachés dans un bac à fleurs sur le parcours de la manifestation, ont indiqué des sources policières.
C'est la deuxième fois qu'une telle marche, à l'initiative des familles de victimes, est organisée dans la capitale. La manifestation de ce dimanche survient quelques semaines après le viol présumé du jeune Théo, 22 ans, par un policier, lors de son interpellation brutale à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui avait entraîné plusieurs nuits de violences urbaines dans plusieurs villes de la banlieue parisienne.
"Théo n'est pas juste une exception. On est là pour rappeler qu'il ne s'agit pas de faits divers isolés, c'est pas des bavures, ça fait partie d'un système", ont déclaré à l'AFP Lucile Moigno-Flaux et Jasmine Morice, qui ont respectivement 25 et 21 ans.
"Un monde meilleur"
"Il y a trop de meurtres policiers, il faut que ça cesse", a plaidé Fatiha Bouras, qui se présente comme la maman d'une victime. "C'est que des Maghrébins et des Blacks qui meurent", a estimé cette manifestante, qui demande que "la justice écoute surtout les mamans de victimes".
Venue avec sa petite fille de 16 mois, Béatrice, productrice vidéo, est là parce qu'elle juge que "c'est important pour l'avenir" de sa fille, "pour qu'elle vive dans un monde meilleur, plus juste".
Organisée à l'appel de manifestants antiracistes aux horizons hétéroclites, de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) aux Indigènes de la République, auxquels se sont égalements joints la LDH (Ligue des droits de l'homme), CGT, FSU et Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), mais pas SOS Racisme, qui a dénoncé une "logique de confrontation".
"Nous voulons que justice soit faite. Le meurtrier de mon frère a été condamné mais il reste encore d'autres familles pour qui ce n'est pas le cas", a expliqué au micro une des organisatrices Amal Bentounsi, soeur d'Amine, tué d'une balle dans le dos par un policier condamné en appel à 5 ans de prison avec sursis.
La première grande manifestation contre les violences policières avait rassemblé en octobre 2015 entre 3.500 et 10.000 personnes selon les sources. C'était exactement dix ans après les grandes émeutes en banlieue parisienne consécutives à la mort de Zyed et Bouna, deux adolescents décédés dans un transformateur électrique alors qu'ils tentaient de fuir la police à Clichy-sous-Bois.
Plusieurs concerts sont prévus jusqu'à minuit place de la République, à l'issue de la manifestation.
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