"Résistance, résistance": dès le début de matinée, les premiers militants arrivés en car depuis Toulouse, les Landes ou encore des pays de Loire s'échauffaient à la Bastille avant de défiler sur près de deux kilomètres à partir de 14H00 vers la Place de la République.
"On a une chance formidable de changer la donne. Sur le terrain, on a des retours énormes, contrairement aux sondages. On espère être au second tour": Nordine Jouira, responsable associatif de 35 ans, veut y croire.
Venu en car depuis Nancy, ce militant, candidat LFI aux législatives en Lorraine, "veut sortir par le haut de cette crise institutionnelle qu'on vit depuis plusieurs années avec la Ve République".
Comme lui, Jean-Baptiste Dressayre, 21 ans, venu de Toulouse dans "un bus insoumis", "ne croit pas trop aux sondages" qui donnent Jean-Luc Mélenchon cinquième, juste derrière le socialiste Benoît Hamon.
Le jeune homme, étudiant et livreur de pizza, a posé un jour de congé pour pouvoir dire un jour à ses enfants: "j'étais là", parce que la VIe République que prône le candidat "porte des valeurs qui me sont chères", dit-il à l'AFP.
Non loin de là, Souad Lopez, 17 ans, qui votera pour la première fois a la présidentielle, est venue "pour montrer à Jean-Luc Mélenchon qu'on est là, qu'on le soutient".
"Il ne faut pas désespérer malgré les résultats des sondages", dit la jeune femme, qui a fait le trajet depuis Saint-Jean de Luz, affirmant que M. Mélenchon "apporte du renouveau que les autres n'apportent pas".
Sur la place, parmi les pancartes brandies, on peut lire: "La politique c'est pas les affaires, c'est NOTRE affaire", "Passez la 6e, ça chauffe", ou encore "Fin de la monarchie présidentielle".
Alors que beaucoup arborent des bonnets phrygiens, un petit groupe chante "la 6e République à bas la clique, à bas la clique" sur l'air de "Dansons la Carmagnolle".
"Il faut se battre"
Les drapeaux, ballons et affiches du PCF sont également de sortie, même si LFI avait incité les militants à plutôt faire preuve de "créativité".
Adhérent au PCF, Charles, 30 ans, milite depuis déjà 10 ans. Parti de Haute-Savoie à deux heures du matin, cet aide soignant veut "faire bouger les choses contre un système injuste" et estime que Jean-Luc Mélenchon est le seul à "vouloir laisser la parole au peuple".
Jean-Philippe Bazire, 66 ans, badge du PCF mais pas encarté, venu de l'Essonne, milite lui depuis 2009 et a le sentiment qu'il ne s'est pas "trompé de candidat".
"Il faut se battre", le PS est "complètement pourri et la droite plus que pourrie", assène ce retraité.
Quant à Benoît Hamon, qui espère lui aussi relancer sa campagne avec un meeting dimanche à Bercy, les sympathisants de M. Mélenchon ne veulent pas croire à son avance, ni à un quelconque retrait en sa faveur.
Pour Nordine Jaoui ex-militant PS, "il n'y a pas grand monde dans ses meetings", plus le temps passe "plus les salles sont petites", "c'est vraiment la +loose+".
Quant à la sécurité du cortège, alors que l'état d'urgence est toujours en vigueur et malgré l'agression survenue quelques heures plus tôt à l'aéroport d'Orly, le service d'ordre de LFI, composé de quelque 300 responsables formés, affiche sa sérénité: le seul souci "c'est le temps".
Le candidat Jean-Luc Mélenchon doit prendre la parole vers 15H15 pour trois-quarts d'heure de discours. Déjà place de la République, musiciens et intervenants s'échauffaient vers 13H00.
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