Ils se sont préparés en paix. Depuis leur succès en Italie (40-18), les joueurs de Guy Novès ont été dispensés de toute pression médiatique, qui s'est détournée de Marcoussis pour se focaliser sur les tourments et conséquences du projet de fusion entre le Racing 92 et le Stade Français.
Le sélectionneur ne devrait pas s'en plaindre, lui qui s'évertue à évacuer les attentes de résultats pesant sur les épaules de ses troupes.
Elles sont pourtant toujours présentes, au bout du deuxième Tournoi de l'ère Novès, pour lequel le XV de France a bénéficié d'un confort de travail et d'un temps de préparation inédits dans l'histoire de la sélection.
Car le bilan est jusque-là passable, marqué par une nouvelle défaite "encourageante" (16-19 en Angleterre), une victoire poussive à domicile (22-16 face à l'Ecosse), un revers assommant en Irlande (9-19) et un succès à mi-temps à Rome.
Enjeux multiples
Le XV de France s'avance donc à Saint-Denis tel un équilibriste sur une ligne de crête.
A sa gauche, une première victoire face au pays de Galles depuis... 2011 qui rendrait positif son bilan, permettrait de remplir les objectifs fixés par le président de la Fédération, Bernard Laporte, et de donner corps aux progrès revendiqués.
Et, aussi, d'espérer éventuellement finir sur le podium du Tournoi pour la première fois depuis 2011, voire à la deuxième place.
Cela permettrait aussi d'éviter à coup sûr d'être versé dans le troisième chapeau lors du tirage au sort de la Coupe du monde 2019 au Japon, le 10 mai, ce qui augmenterait fortement la possibilité d'être versé dans "un groupe de la mort".
A la droite des Bleus, le vertige d'une sixième défaite de rang face au XV du Poireau. Synonyme a minima de surplace sur la voie de la reconstruction, de doutes avant de se rendre en Afrique du Sud en tournée en juin, de podium envolé et, en cas de revers de plus de quinze points, de troisième chapeau à Kyoto.
Gouffre ou gué ?
Toutes ces conséquences aux classements, Novès les a quasiment évacuées. La possible deuxième place dans le Tournoi? Certes, cela prouve les "progrès" des Bleus, "quand même très proches de (leurs) adversaires". "Mais au quotidien, on est plus dans le détail, le travail, comment faire pour rivaliser avec l'adversaire du moment...".
Et Novès, qui a reconduit l'équipe de départ à une exception près (retour de Sébastien Vahaamahina en deuxième ligne) pour donner un peu plus corps à sa politique de continuité, ne "(sautera) pas au plafond si on y arrive (finir deuxième), et ne (se jettera) pas de trois étages si on n'y arrive pas."
L'enjeu du tirage au sort? "On m'a informé et c'est normal de part ma position, mais on envisagera ce schéma que si on est dans (les) conditions" de limiter la défaite à moins de quinze points, a-t-il lancé.
Place au jeu et rien qu'au jeu. Le XV de France devra augmenter le niveau de plusieurs crans pour espérer dominer les Gallois, qui ont étouffé vendredi dernier l'Irlande (22-9), contre laquelle les Bleus n'avaient pas existé.
Au lieu de constituer le fameux match référence après lequel ils courent depuis plus d'un an, ce voyage à Dublin avait au contraire montré le chemin qui les sépare du plus haut niveau mondial.
Trois semaines plus tard, dans un Stade de France qu'ils espèrent en fusion, les joueurs de Novès ont l'occasion de montrer que ce gouffre n'est peut-être qu'un gué. Et d'égayer une semaine noire pour le rugby français.
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