La déclaration finale de ces grands argentiers des plus grosses économies du monde est attendue samedi en milieu d'après-midi, en principe.
Selon plusieurs sources, la réaffirmation de certaines positions a fait d'emblée consensus: la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, la lutte contre l'optimisation fiscale.
Deux thèmes, en revanche, soulèvent des discussions plus que laborieuses: le libre-échange et l'environnement. Et ce du fait de la nouvelle administration américaine, incarnée en l'occasion par le secrétaire d'Etat au Trésor Steven Mnuchin, qui se frotte pour la première fois à une rencontre économique multilatérale.
Depuis son accession au pouvoir, Donald Trump n'a pas été économe en sorties fracassantes sur ses positions de principe, qu'elles soient protectionnistes, et donc opposées aux accords de libre-échange, ou climato-sceptiques.
Or, depuis des années, le G20 insiste dans sa déclaration finale sur sa condamnation de tout protectionnisme commercial. Une référence que les Etats-Unis veulent désormais voir rayée.
Trump pas 'isolationniste'
Le premier contact à Washington entre Donald Trump et la chancelière Angela Merkel vendredi n'a pas masqué de nettes divergences, même si le président américain a contesté l'idée qu'il puisse être "isolationniste".
Mais l'Allemagne, à la tête du G20 cette année, veut éviter tout clash sur le devant de la scène.
Depuis le début de la rencontre à Baden-Baden vendredi, son ministre des Finances Wolfgang Schäuble se dit "confiant" en la possibilité d'atteindre un "bon résultat".
Mais cela se fait au prix d'un marchandage sur chaque mot. Rayer la référence au multilatéralisme pour seulement plaider un commerce international "libre et ouvert" ?
"La tradition du G20, c'est d'affirmer le libre-échange et de refuser le protectionnisme", a déclaré à l'AFP le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Sur la question du climat, mentionnée l'année dernière quand la Chine était présidente du G20, les Etats-Unis ne veulent pas de référence à l'accord de Paris de 2015, alors que le projet de budget fédéral sabre les fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.
Renvoyer la balle au sommet
Les mots choisis sur une autre question seront également observés de près: ceux concernant les taux de change, après des attaques ciblées de l'administration Trump à l'encontre de l'Allemagne et du Japon, accusés de jouer avec la faiblesse de leur monnaie. Mais a priori, les représentants américains se montrent moins arc-boutés sur ce thème, selon des sources proches des discussions.
La moindre modification de formulation de la déclaration finale de ce G20 Finances par rapport aux précédentes sera à coup sûr perçue comme un premier effet Donald Trump sur l'ordre mondial.
Une source européenne a toutefois reconnu à la délégation américaine "une volonté de négocier" et non de tourner le dos brusquement au G20.
Mais si aucun terrain d'entente ne parvient à être trouvé sur les points litigieux, il n'est pas exclu que les ministres des Finances bottent tout simplement en touche, laissant trancher les chefs d'Etat et de gouvernement, dont celui qui aura été entre temps élu président français. Le principal sommet du G20 est prévu en juillet à Hambourg (Allemagne).
"Il n'y aura pas de recul sur des sujets fondamentaux", a affirmé vendredi le ministre français Michel Sapin. Quitte à laisser cette rencontre dans la bucolique station thermale de Baden-Baden se terminer sur le plus petit dénominateur commun possible.
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