Montpellier a dit son "opposition" à la mesure et saisi la justice, demandant au passage "l'intervention" de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR).
. Deux matches reportés, Montpellier saisit la justice
La réaction de Montpellier n'a pas tardé. Une petite heure seulement après que la LNR eut annoncé le report de son match face au Racing et de Castres-Stade Français, le MHR a dit son "opposition" avec cette décision de la Ligue et annonce déposer, pour obtenir son annulation, "une requête en référé-suspension auprès du tribunal administratif de Paris, une requête auprès de la conciliation du CNOSF". Il demande aussi l'intervention de Laporte, qui ne s'est pas encore exprimé depuis le début de la semaine sur le sujet, préférant d'abord rencontrer le président de la Ligue Paul Goze.
Montpellier défend ainsi ses intérêts sportifs: 3e du Top 14, le MHR est sur la lancée de sa victoire bonifiée à Clermont (28-19), un exploit qui lançait idéalement la fin de la phase régulière. Le report pourrait briser cette dynamique.
Le MHR devait de plus affronter le Racing en grande difficulté sportive (7e) et privé de cinq internationaux mobilisés par le Tournoi des six nations, en plus de Maxime Machenaud, blessé. Le club francilien a subitement demandé vendredi le report du match, estimant ne pas avoir bénéficié des conditions suffisantes pour se préparer, après être resté muet toute la semaine.
Le président de Toulon Mourad Boudjellal, privé lui aussi de ses internationaux, a d'ailleurs souligné "un problème d'équité" posé par ce report. Et demandé à la LNR que les clubs concernés "ne puissent pas utiliser les joueurs internationaux" lors de la reprogrammation. Ce que le Racing s'est engagé à faire dans un communiqué.
Boudjellal, candidat à la présidence de la Ligue contre Paul Goze en octobre, souligne "que le Bureau de la LNR n'est compétent pour reporter un match qu'en cas de force majeure ou de non praticabilité du terrain. Il ne nous semble pas que la force majeure soit ici caractérisée".
. Billard à plusieurs bandes
Ce recours de Montpellier intervient alors que le nom du président montpelliérain Mohed Altrad s'affiche désormais sur le maillot du XV de France, dont il est le sponsor, une première décidée par Laporte.
Par ailleurs, dans l'autre sujet qui agite le rugby français (les contrats fédéraux, voulus par Bernard Laporte), Montpellier est l'un des trois seuls clubs à avoir appuyé le projet.
"Maintenant, un certain nombre de débats et querelles nous dépassent, qui n'ont pas grand-chose à voir avec ce sujet", a regretté vendredi le président du Stade Français Thomas Savare. "Je ne veux pas non plus qu'on soit pris en otage sur des sujets qui ne nous regardent pas."
Une allusion à peine voilée au bras de fer qui se durcit entre les deux institutions du rugby français: lundi, quelques heures après l'annonce du projet de fusion, la FFR a retoqué les calendriers de la LNR pour la saison prochaine afin de forcer un accord sur les contrats fédéraux.
. Fusion: le dialogue renoué, Savare droit dans ses bottes
La forme s'est adoucie mais, sur le fond, rien ne change. Thomas Savare, s'il s'est réjoui que le "dialogue (ait) été renoué" avec ses joueurs par l'entremise d'une réunion "au "climat apaisé" à la Ligue vendredi, a ainsi campé sur sa position: "le projet n'est pas remis en cause". "Il n'y a pas de décision actée, mais un projet présenté, une farouche détermination des deux présidents (lui et Jacky Lorenzetti) +d'implementer+ (mettre en pratique) ce projet. On est persuadé tous les deux que c'est la chose à faire" a-t-il ainsi déclaré.
Thomas Savare a également écarté l'idée de revenir sur le projet de fusion si une offre de reprise du Stade Français lui parvenait. "Le sujet aujourd'hui n'est pas de trouver une deuxième canne pour remplacer la canne Savare. Le sujet est de construire un club qui marche sur ses deux jambes et tout seul", a-t-il ainsi affirmé.
Enfin, il n'a pas exclu de passer en force face à l'opposition de ses joueurs, des supporters et de la Fédération: "On verra, j'espère que non car c'est un projet d'union et il faut entraîner les gens avec nous."
Ce n'est pas encore le cas, et la balle est dans le camp de ses joueurs qui, d'après Savare, "vont décider ce qu'ils veulent faire, l'idée étant qu'on se rencontre très rapidement, d'abord collectivement puis pour aborder les sujet individuels".
"Nous restons sur notre position", a indiqué en début de soirée Pascal Papé, leader de la fronde, à l'issue d'une réunion entre joueurs. Avant une nouvelle réunion lundi au siège de la LNR pour "poursuivre les discussions" selon les termes de Paul Goze.
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