Dans sa note de conjoncture, l'institut statistique maintient sa prévision de progression de 0,3% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, mais révise légèrement à la hausse celle du deuxième trimestre, à +0,5% contre +0,4% prévu jusqu'alors.
L'activité devrait ainsi retrouver "un rythme comparable à celui de ses voisins, après trois années de croissance plus faible que celle de la zone euro", souligne l'Insee dans ce document trimestriel, qui ne délivre pas à ce stade de prévision de croissance annuelle.
Mais avec de tels chiffres, le prochain président héritera à la mi-2017 d'un "acquis de croissance" de 1,1%, soit autant que sur l'ensemble de 2016, souligne l'Insee. Autrement dit, même en cas de croissance nulle au deuxième semestre, l'économie française enregistrerait une hausse de cette ampleur sur l'ensemble de l'année.
Ces prévisions "confirment que l'hypothèse du gouvernement d'une croissance de 1,5% en 2017 est sérieuse", s'est félicité dans un communiqué le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin.
De son côté, le taux de chômage, qui s'est replié à 9,7% fin 2016 (10% en France entière), reculerait à 9,5% (9,8%) au 1er trimestre 2017, avant de se stabiliser. L'indicateur, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT), retrouverait ainsi un niveau plus observé depuis le troisième trimestre 2012.
Plusieurs facteurs expliquent la confiance de l'Insee dans la progression de l'activité dans l'Hexagone, qui avait connu une embellie au cours des trois derniers mois de 2016 après deux trimestres nettement plus moroses.
D'une part, "le climat des affaires s'est encore amélioré depuis décembre, ce qui est propice à de nouvelles dépenses d'investissement des entreprises", a expliqué lors d'une conférence de presse Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture de l'Insee.
Celles-ci devraient augmenter de 0,9% au premier trimestre, favorisées en particulier par le dispositif de suramortissement qui prend fin en avril, puis ralentir à +0,5% au cours des trois mois suivants.
Des ménages confiants
"Du côté des ménages, la confiance dans la situation économique du pays n'est pas entamée non plus et ils se disent prêts à renouveler des achats importants", en l'occurrence en ce qui concerne leur logement, a ajouté M. Passeron.
Selon l'institut, les dépenses des ménages en logement augmenteront de 0,9% en moyenne par trimestre.
Mais dans le même temps, le regain d'inflation, provoqué par la remontée des prix du pétrole, érode le "pouvoir d'achat des ménages", a souligné le statisticien.
Par conséquent, la consommation des ménages en biens devrait aussi ralentir en début d'année et ne croître que de 0,2% au premier trimestre, avant d'accélérer un peu au deuxième, avec une hausse de 0,4% des dépenses. Toutefois, la demande intérieure restera un "moteur" important de l'économie française, selon M. Passeron.
Par ailleurs, le commerce extérieur devrait nettement moins peser sur l'activité sur l'ensemble du semestre.
Même si les exportations devraient subir un "contrecoup" sur les trois premiers mois de 2017 - illustré par le déficit commercial record enregistré en janvier, de 7,9 milliards d'euros - et n'augmenter que de 0,2%, elles devraient se rattraper le trimestre suivant et progresser de 1,4%, notamment "à la faveur de nouvelles livraisons de grands contrats aéronautiques et navals", selon la note.
"Plus largement, les ventes vers l'étranger bénéficieraient de la vigueur de la demande mondiale, de la dépréciation récente de l'euro et d'un timide retour des touristes sur le sol français", ajoute-t-elle.
La production agricole, durement affectée par les intempéries en 2016, devrait aussi contribuer à l'accélération de l'activité si les conditions météorologiques sont plus favorables cette année, à hauteur de 0,2 point.
Ce tableau plutôt optimiste de l'économie française reste toutefois soumis à plusieurs "aléas", de taille: les incertitudes politiques restent fortes en Europe, entre négociations du Brexit, et élections en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. En outre, l'ampleur des reprises aux Etats-Unis et dans les pays émergents pourrait avoir une incidence sur le scénario français.
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