A l'annonce des résultats officiels, les poings victorieux se sont levés et une clameur a éclaté dans la salle rassemblant les représentants des fédérations africaines votantes: 34 voix pour M. Ahmad, contre 20 pour M. Hayatou.
Relativement méconnu par rapport à son adversaire, M. Ahmad a déjoué la plupart des pronostics en obtenant un mandat de quatre ans à la tête de la CAF. M. Hayatou, 70 ans, dernier dignitaire du foot mondial épargné par les affaires qui ont emporté Sepp Blatter et Michel Platini, en était le favori.
"Si je pensais que je ne pouvais pas y arriver, je ne me serais pas présenté", a déclaré à la presse M. Ahmad, dès après le vote, alors que son rival était escorté en dehors de l'auditorium, refusant de s'adresser aux journalistes.
Le vice-président de la puissante fédération ghanéenne, George Afriyie, a lui commenté auprès de l'AFP que "son excellence Issa Hayatou a fait beaucoup pour le football africain", mais "il était temps pour lui de se retirer".
- L'influence d'Infantino ? -
M. Hayatou avait évoqué jeudi matin "une expérience et une sagesse inégalées", tandis que M. Ahmad, ancien joueur, entraîneur et ministre de la Pêche de son pays, avait mené campagne en promettant "une transparence dans la gestion" de la CAF et la fin des "pratiques obsolètes".
Pourtant, aucun des deux hommes ne peut se targuer d'une réputation sans failles.
Le nom de M. Ahmad a ainsi été cité par le Sunday Times dans l'affaire de corruption qui a entouré l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Selon le journal britannique, il aurait perçu 30.000 à 100.000 dollars en échange de son vote pour le Qatar, ce que l'intéressé dément formellement.
Personnage controversé, soupçonné notamment d'avoir accepté de l'argent en échange d'un soutien au Qatar pour l'obtention du Mondial-2022, M. Hayatou a toujours rejeté ces accusations. Il n'a jamais été suspendu par la Fifa, dont il avait assuré la présidence par intérim quand Sepp Blatter a été emporté par les affaires et les scandales.
Le président de la Fifa, Gianni Infantino, était présent à Addis Abeba pour assister au vote, et des rumeurs ont fait état de son soutien - non déclaré publiquement - à M. Ahmad.
Le patron du foot mondial, dont l'éventuelle influence dans l'élection reste à établir, y aurait vu un moyen de prendre sa revanche contre Hayatou, qui avait soutenu Sheikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa lors de l'élection à la présidence de la Fifa en février 2016.
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