Quarante ans ça se fête ! La section de recherche de Caen est créée en 1977. Cette unité de gendarmerie spécialisée dans l'investigation et les affaires judiciaires peut être sollicitée soit directement par les procureurs de la République des tribunaux de grande instance de Caen, Coutances, Lisieux, Argentan et de Cherbourg, ou par des juges d'instruction et par les unités de terrain.
Dans chaque enquête, un officier de police judiciaire est désigné directeur d'enquête. C'est lui qui va travailler sur les principales hypothèses. À côté de lui, un officier, directeur des opérations, chargé de mettre en oeuvre et de coordonner tous les moyens qui vont être mis à disposition. Et enfin le procédurier qui va vérifier la cohérence de la procédure.
Depuis 1977, 1 500 affaires ont été traitées par la section de recherche. Voici les quatre plus marquantes.
1988 et l'affaire Delphine Boulay
Dans la nuit du 26 au 27 août 1988, Delphine Boulay, jeune fille âgée de 10 ans, disparaît. Elle se trouvait dans un camp scout à Villerville dans le Calvados. Sans nouvelle de la jeune fille, une information judiciaire est ouverte au parquet de Lisieux. Coup de théâtre, le 6 septembre lorsqu'un corps calciné est découvert dans la forêt de Berville-sur-Mer, dans l'Eure. Les autopsies et analyses confirment qu'il s'agit bien du corps de Delphine. La section de recherche de Caen est chargée de l'enquête. L'affaire piétine pendant près de deux ans. Mais le 12 septembre 1990, un restaurateur appelle les gendarmes et émet des soupçons sur son plongeur, Gérard Lebourg, après avoir découvert des aveux écrits. Interpellé, il avoue son crime et est condamné le 20 mai 1992 par la Cour d'Assises de Caen à la réclusion criminelle à perpétuité.
1989 et l'affaire "savonnettes"
En janvier 1989, les gendarmes s'intéressent à plusieurs jeunes fumeurs de cannabis à Ouistreham. Cette affaire va mener au démantèlement d'une filière internationale de trafic de résine de cannabis, sous forme de savonnettes, ainsi que d'ecstasy. Cette affaire est importante car elle montre la forte coopération internationale : la Gendarmerie Belge ainsi que la Guardia Civil, en Espagne, ont établi les différentes imbrications du vaste réseau criminel. Près de trois tonnes de stupéfiants ont transité depuis le Maroc au cours de l'année 1988.
2005 et l'affaire Karine Verdier
Le 12 juillet 2005, les parents de Karine Verdier signalent la disparition de leur fille. La jeune étudiante de 21 ans, avait publié une annonce dans un hebdomadaire de l'Orne pour faire du baby-sitting. Un individu l'avait contactée, lui donnant rendez-vous chez lui. La section de recherche de Caen repère le véhicule de Karine Verdier dans un chemin de terre et y découvre le corps de la jeune fille. Des témoignages du voisinage permettent d'identifier un individu : Jean-Pierre Gadchaux. Interpellé, il avoue avoir mis en place un guet-apens. Il est condamné le 22 juin 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'Assises du Calvados.
2016 et la cellule "Mirages Normandie"
Le 14 juillet 2013, trois camping-cars sont dérobés chez un concessionnaire automobile de Condé-sur-Vire, dans la Manche. Deux ans plus tard, près de Condé un autre camping-car est volé. Le 25 septembre 2015, la cellule "Mirage Normandie" est mise en place. Le 30 mars 2016, une opération d'envergure nationale est déclenchée afin de permettre aux militaires de retrouver les véhicules volés. À ce jour, près de 338 camping-cars ont été retrouvés.
La section de recherche en chiffres
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