Le candidat socialiste, qui fait face dans son camp à plusieurs défections de personnalités vers Emmanuel Macron, s'est gardé de critiquer le président sortant, qui avaient recueilli près de 72% des voix en Guadeloupe en 2012, et plus de 68% des voix en Martinique.
Celui qui fut l'un des chefs de file des frondeurs à l'Assemblée lui a d'ailleurs rendu hommage, saluant lors de son meeting en Guadeloupe "l'excellent bilan du quinquennat" sur les Outre-mer, dont "à peu près tous les engagements ont été tenus".
Le candidat arrivé dans un relatif anonymat -pas de comité d'accueil de militants à l'aéroport de Guadeloupe, une poignée à Fort-de-France- n'était pas le premier choix des élus socialistes guadeloupéens, qui ont, comme les militants, voté massivement pour Manuel Valls à la primaire socialiste élargie (à près de 75%).
"Il y avait plus d'enjeux à rassembler ici qu'ailleurs", a reconnu le candidat en aparté devant la presse, tout en estimant que sa "feuille de route était remplie".
Les élus socialistes et plus largement de gauche l'ont assuré de leur soutien. A l'instar du maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou (Parti progressiste démocrate guadeloupéen), et de l'ancien ministre des Outre-mer et député de Guadeloupe Victorin Lurel, qui avait activement soutenu Manuel Valls.
"On est activement à tes côtés", a dit le député lors du meeting, première expression franche de son soutien. Un geste "important", a reconnu Benoît Hamon.
En Martinique, outre la fédération socialiste, le puissant Parti progressiste martiniquais s'est rallié à lui, avec au premier plan le député Serge Letchimy, qui a dit avoir choisi "clair" et "juste", et le maire de Fort-de-France Didier Laguerre.
Tous ont salué les 68 propositions du programme pour l'outre-mer du candidat socialiste, inspiré pour partie de celui de Manuel Valls et de suggestions des élus de terrain.
Il a notamment proposé un fonds Egalité réelle abondé de 2,5 milliards sur le quinquennat pour financer des travaux d'infrastructures aux Outre-mer, de maintenir la surrémunération des fonctionnaires, de faire des Outre-mer des territoires pionniers dans "l'économie verte et l'économie bleue", ou encore de maintenir les dotations aux collectivités locales.
François ou Bernard
Il s'est aussi engagé à mettre en place une loi d'indemnisation pour les victimes du chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans la production de bananes aux Antilles, et du paraquat, un autre insecticide.
Lui qui ne cherche "pas à plaire mais à convaincre" et ne "veut pas être la synthèse de ce qui s'est passé avant", a peu mobilisé sur place (300 personnes à Pointe-à-Pitre, dans une petite salle, 500 personnes à Fort-de-France, dans une salle de 800 places).
La faute à des problèmes d'organisations liés à une venue annoncée tardivement, selon les élus locaux, mais aussi à un déficit de notoriété - il a souligné lui-même qu'il était nouveau et que peu de militants "avaient prévu" de le voir devenir candidat du PS.
Ce qui a donné lieu à quelques scènes cocasses: A Pointe-à-Pitre, la présidente du Conseil départemental de Guadeloupe Josette Borel Lincertin, l'a appelé à trois reprises "François", et à Fort-de-France, c'est le chauffeur de salle, le comédien Jean-Claude Duverger, qui l'a appelé "Bernard".
Mais pour Benoît Hamon, tout ça "ce n'est pas un sujet". "C'est l'écume de la vague", a-t-il dit, insistant sur sa volonté de se concentrer sur le coeur de son électorat, et "la perception de ce que je dis par les électeurs de gauche".
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