Le programme, rien que le programme. Interview aux Echos, matinale d'Europe 1, conférence de presse sur le projet lundi matin : François Fillon veut revenir sur le terrain politique, deux jours avant la séquence judiciaire de mercredi.
Le candidat pourrait à l'occasion de sa conférence de presse affiner quelques mesures évoquées dans Les Echos, notamment une baisse des charges salariales qui bénéficiera désormais "d'avantage aux petits salaires", ou un taux intermédiaire de TVA finalement inchangé. Il devrait aussi continuer de cibler ses adversaires, notamment Emmanuel Macron dont il a raillé lundi matin la "majorité de Robert Hue à Alain Madelin".
Mais M. Fillon doit avant tout se défendre contre de nouvelles révélations de la presse, se disant lundi matin victime d'une "chasse à l'homme" et de "dizaines de journalistes" qui "fouillent dans [ses] poubelles". "Chaque jour on descend un peu plus bas dans l'intrusion de ma vie privée", s'est-il lamenté à propos de l'information parue dimanche sur ses costumes.
Le JDD affirme qu'un mécène a signé le 20 février un chèque de 13.000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. "C'est ma vie privée, ça ne regarde personne ! J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami", a rétorqué M. Fillon lundi matin.
"Tout ça n'a rien à voir" avec la politique, a-t-il assuré alors que des députés socialistes se sont tournés vers le déontologue de l'Assemblée. "Le règlement de l'Assemblée concerne des cadeaux qui sont offerts à des députés dans l'exercice de leur mandat et de leurs fonctions". Mais "on a quand même encore le droit de recevoir des cadeaux dans cette société", a insisté, excédé, M. Fillon.
Selon le JDD, s'ajoutent à cette facture près de 35.500 euros "réglés en liquide" pour de précédents achats au profit de M. Fillon chez ce tailleur, pour un montant de près de 48.500 euros au total depuis 2012. "Ca n'est pas exact", a affirmé lundi l'ancien Premier ministre.
Une seule réunion publique cette semaine
Cette nouvelle affaire tombe mal pour M. Fillon, attendu mercredi chez les juges d'instruction saisi des emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires, dont la révélation par Le Canard enchaîné dicte le tempo de sa campagne depuis fin janvier.
"On ne peut pas dire que je m'y rende avec plaisir. Depuis le début je ne suis pas traité comme un justiciable comme les autres", a estimé M. Fillon, rétrogradé à la troisième place dans les sondages depuis plus d'un mois, alors que la victoire lui semblait promise fin 2016.
Le député de Paris a d'ores et déjà prévenu qu'il maintiendrait sa candidature même en cas de mise en examen, après avoir déclaré le contraire le 26 janvier sur TF1.
"J'ai dit que si j'étais mis en examen, je ne serai pas candidat, mais à condition que les conditions de cette mise en examen soient normales". Mais "je ne vais pas déférer aux ordres de ceux qui instrumentalisent la justice en renonçant à ma candidature et en privant la droite et le centre du candidat qui porte leurs espoirs et leurs valeurs", a-t-il réaffirmé lundi.
Le candidat participera lundi soir à une conférence-débat au Crif et interviendra mardi devant l'assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs. Son unique réunion publique de la semaine est programmée jeudi à Caen, au lendemain de sa convocation chez les magistrats Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau. Penelope Fillon sera à son tour entendue le 28 mars.
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