Dans une terre de gauche qui a voté massivement pour Manuel Valls à la primaire socialiste (à près de 75%), et qui avait largement choisi François Hollande en 2012 (près de 72%), Benoît Hamon s'est gardé de trop critiquer le président.
"On peut saluer le bilan de Hollande et (Victorin) Lurel (l'ancien ministre des Outre-mer et député de Guadeloupe, ndlr) sur les Outre-mer", tout en souhaitant supprimer la loi travail, a-t-il concédé devant la presse.
Les retards de développement avec la métropole "ont été partiellement rattrapés mais il faut continuer l'effort", a-t-il déclaré devant plus de 300 militants réunis aux Abymes, près de Pointe-à-Pitre, après une arrivée dans un relatif anonymat à l'aéroport Aimé-Césaire.
L'ombre de François Hollande a plané sur le meeting, avec les lapsus de la présidente du Conseil départemental de Guadeloupe Josette Borel Lincertin, qui a appelé à trois reprises le candidat Hamon "François", déclenchant les rires de l'assistance.
Accompagné de plusieurs élus guadeloupéens, dont Victorin Lurel -qui avaient choisi Valls à la primaire-, Benoit Hamon a présenté un plan de 64 mesures pour les Outre-mer, soulignant que ces territoires connaissaient "une pauvreté plus forte qu'ailleurs, un échec scolaire plus fort qu'ailleurs".
Il a ainsi promis de maintenir la surrémunération des fonctionnaires en outre-mer, de faire des Outremer des territoires pionniers dans "l'économie verte et l'économie bleue", et de maintenir les dotations aux collectivités locales.
En matière d'éducation, il s'est engagé à limiter à 20 le nombre d'élèves par classe de CP, CE1 et CE2, et à mettre en place un droit à la scolarisation dès l'âge de 2 ans.
Il a défendu son projet de revenu universel d'existence, qui fait débat en Outre-mer, où des jeunes sont parfois "issus de familles où plus personne ne travaille", a-t-il reconnu. Il entend développer en parallèle des dispositifs "pour aller chercher les jeunes et leur proposer des solutions adaptées, individualisées", de retour vers l'emploi.
Il a aussi promis qu'il reprendrait une proposition de loi du député Lurel pour mettre en place une loi d'indemnisation pour les victimes du chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans la production de bananes aux Antilles.
A LIRE AUSSI.
Primaire socialiste élargie : veillée d'armes et suspens maximal
Hamon et Valls, deux visions économiques irréconciliables
Primaire PS: les points de désaccord
Hamon désigné candidat du PS, la présidentielle est bien lancée
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.