Un temps à la mode, des chiens comme les "Greyfriars Bobby" et les "Dandie Dinmont" ne font plus le poids face aux chiens format sacs à main et aux croisements de race.
"Nous pourrions assister à l'extinction de certaines races", estime Bill Lambert, responsable des questions d'élevage au "Kennel Club", le club canin qui organise l'évènement de Birmingham dans le centre de l'Angleterre, où 160.000 visiteurs sont attendus jusqu'à dimanche.
"Les grands chiens sont de moins en moins à la mode au Royaume-Uni, du fait de l'évolution des modes de vie et parce que de plus en plus de gens vivent dans les villes, explique-t-il à l'AFP. "C'est un cercle vicieux: ils deviennent moins populaires, les gens les voient moins et finissent par les oublier".
Dans les allées de l'illustre concours canin créé en 1891, qui s'étale sur dix hectares, un white terrier est en plein toilettage. Un autre, plus entreprenant, grimpe sur l'épaule de sa maîtresse, le museau pointé en direction de sa bouche.
Eux n'ont pas l'air de s'en faire. Ils ne figurent d'ailleurs pas au titre des races menacées dans les registres tenus par le Kennel Club.
Le classement des naissances a été dominé l'an dernier par les labradors retrievers (33.856 naissances), devant les cockers (21.854) et une valeur montante, les bouledogues français (21.470).
A l'autre extrémité du classement figurent certaines races britanniques aux abois. Seuls 84 cavaliers King Charles ont ainsi vu le jour en 2016, moins encore que les mastiffs (102).
'L'heure sera grave'
Pire, le Greyfriars Bobby, chien de renommée mondiale, est au bord de l'extinction: 28 chiots de cette race Skye terrier sont nés l'an dernier, et seuls 3.000 vivent encore à travers le monde.
"Ils sont passés de mode, c'est horrible. J'espère que les gens vont les redécouvrir", s'émeut Margaret Samuel, propriétaire de Donald, un des survivants de la race. "Il vous lécherait jusqu'à la mort", explique-t-elle, visiblement comblée.
"Ce sont de gros chiens montés sur de courtes pattes. Ils ont l'air drôle, et je suis convaincue qu'ils possèdent un sens de l'humour et leurs propres opinions", affirme-t-elle.
La situation n'est guère plus réjouissante pour les "Dandie Dinmont", des terriers écossais. 91 chiots sont nés l'an dernier.
Pourtant, "les Dandies ont été la première race des célébrités", souligne Kevin Noble, propriétaire d'un de ces petits terriers touffus, qui s'échangent contre 1.000 livres (1.150 euros) en moyenne.
"Ils ne parviennent plus à rivaliser avec les chiens issus de croisements, même si certains coûtent le double", explique le passionné. "On s'échange des gènes du monde entier, mais l'heure sera grave si leur nombre continue de reculer".
Dans les allées du parc d'exposition, certains nourrissent alors un espoir: qu'une célébrité s'affiche avec un spécimen de leur race favorite.
Mais l'espoir semble vain. Avec 393 naissances l'an dernier, même les Pembroke Welsh Corgis, chiens préférés de la reine Elizabeth II, sont désormais menacés.
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