L'administration américaine a également annoncé une réunion ministérielle de 68 pays de la coalition anti-jihadiste le 22 mars, pour accélérer la chute de l'EI.
Les annonces de Washington surviennent alors que l'étau de la coalition anti-EI se resserre autour des bastions jihadistes de Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie), plus de deux ans et demi après les premières frappes aériennes américaines contre l'EI.
Les jihadistes sont assiégés dans la partie ouest de Mossoul, abandonnée par le chef de l'EI, Abou Bakr Al-Baghdadi.
Et la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes est à proximité de Raqa, en voie d'isolement du reste des territoires jihadistes.
Mais la partie n'est pas encore gagnée et le Pentagone cherche désormais à assurer la chute de cette ville de 300.000 habitants, ex-vitrine de la propagande des jihadistes.
Les militaires supplémentaires déployés par le Pentagone sont notamment des Marines servant des canons de 155 mm, selon les indications fournies par le Pentagone.
Un porte-parole militaire américain a tenu jeudi à préciser que le déploiement des 400 hommes supplémentaires n'était que "temporaire", ne traduisant pas une augmentation du niveau d'engagement à long terme des troupes américaines en Syrie.
La discrétion des militaires américains s'explique par le fait que l'administration Trump pour l'instant n'a pas révélé ses intentions en matière de lutte contre le groupe Etat islamique.
Le Pentagone a transmis fin février à la Maison Blanche le plan de lutte contre l'EI demandé par Donald Trump, mais le président américain n'a pas encore indiqué les options qu'il avait retenues.
Selon la presse, le Pentagone a notamment proposé l'envoi de forces spéciales américaines supplémentaires, d'artillerie et d'hélicoptères de combat pour appuyer l'offensive sur Raqa.
Le problème en Syrie pour l'administration Trump est que la Turquie, un allié clé des Etats-Unis, s'oppose à ce que la reprise de Raqa soit confiée aux Forces démocratiques syriennes.
La Turquie estime que ces FDS ne sont qu'un paravent pour les milices kurdes YPG, qu'elle considère comme une organisation terroriste.
Les militaires américaines estiment de leur côté que les FDS sont les seules à pouvoir faire tomber rapidement Raqa.
Interrogé lors d'une audition à la commission des Forces armées du Sénat jeudi matin, le général Joseph Votel a confirmé que la situation était très tendue avec Ankara.
"Nous essayons d'agir pour éviter" le scénario d'un affrontement entre deux alliés de la coalition", a-t-il dit au sénateur républicain John McCain.
"Nous allons dans le mur"
"Il y a eu un effort au niveau militaire" pour désamorcer la tension, a-t-il expliqué, en allusion à deux récentes visites en Turquie du chef d'état-major inter-armées américain Joe Dunford, et "il faut un effort au niveau politique pour résoudre ce problème".
"Je ne suis pas sûr que l'administration (Trump) mesure combien le président (turc) Erdogan considère la menace que les Kurdes représente", a répondu John McCain.
"Sauf changements, nous allons dans le mur", a-t-il ajouté.
Le dossier syrien n'est pas le seul sujet brûlant pour l'administration Trump.
Lors de son audition au Sénat, le général Votel a clairement indiqué qu'il fallait à nouveau augmenter les effectifs militaires en Afghanistan, après des années de décrue de la présence militaire américaine dans le pays.
Briser l'impasse actuelle dans le pays entre le gouvernement afghan et les talibans nécessite des forces américaines additionnelles, a-t-il expliqué.
Les Américains ont au total 8.400 soldats dans le pays, si l'on inclut les forces spéciales antiterroristes qui combattent Al-Qaïda et le groupe Etat islamique et ne sont pas comprises dans la mission de l'Otan.
Jeudi, le général Votel a confirmé au passage l'attachement des militaires américains à un grand principe de la stratégie militaire de Barack Obama: s'appuyer sur des troupes locales pour mener le combat contre les insurgés islamistes radicaux, les soldats américains étant cantonnés à un rôle de conseil ou d'appui aérien ou d'artillerie.
Ce choix de s'appuyer sur des troupes locales "a prouvé son efficacité et va probablement donner des dividendes significatifs à l'avenir", a-t-il souligné.
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