Le site n'a jamais été aussi rentable: neuf ans après sa création, il affichait fin 2016 un bénéfice net de près de 1,9 million d'euros, contre 716.000 euros sur l'exercice 2015.
Mediapart comptait plus de 136.000 abonnés fin février, contre 118.000 début 2016, malgré une légère augmentation de son tarif pour les nouveaux abonnés, à 11 euros par mois. Sa Revue du Crieur, un trimestriel papier édité avec les éditions La découverte, se vend autour de 8.500 exemplaires.
Cette bonne santé financière lui a permis de recruter neuf nouveaux salariés en CDI l'année dernière, dont quatre journalistes. Mediapart compte aujourd'hui 74 salariés, dont 45 journalistes.
Le site a également pu investir dans la production d'émissions diffusées sur le web et dans des enquêtes comme les "Football leaks", une immense fuite de données sur les dessous financiers du football européen, publiée en collaboration avec des médias membres du réseau European Investigative Collaborations.
Mediapart est détenu en majorité par ses fondateurs, les Amis de Mediapart et ses salariés, qui ont racheté conjointement une partie du capital en 2016 pour un montant de 1,36 million d'euros. 38% du journal reste encore détenu par les sociétés Doxa et Ecofinance, qui ont soutenu le site à ses débuts.
"Nous avons poursuivi notre croissance et renforcé notre indépendance", s'est félicitée la directrice générale du site, Marie-Hélène Smiejan.
"Ce sera un échec si nous ne rendons pas cette indépendance solide", a ajouté Edwy Plenel, directeur de la publication, dont l'objectif à terme avec les autres fondateurs est de transmettre la propriété du site à l'équipe du journal. "Il y aura un +après-moustache+ à Mediapart", a assuré le journaliste moustachu.
Mediapart a réglé début 2016 l'intégralité de ce qu'il devait au fisc pour s'être auto-appliqué un taux réduit de TVA, soit près de 2,5 millions d'euros. Restent à régler des pénalités, que le site souhaite contester devant la justice européenne.
Les fondateurs ont également indiqué que Mediapart avait 25 dossiers en cours devant la justice relatif à ses enquêtes. Depuis sa création, 97 dossiers judiciaires ont été ouverts contre lui pour trois condamnations. Il consacre environ 150.000 euros par an à sa défense.
En novembre 2016, le site a lancé sur les réseaux sociaux une tranche vidéo hebdomadaire, "En direct de Mediapart", pour enrichir sa couverture de l'élection présidentielle. Le site a confié des pastilles à des chercheurs, des rappeurs, et aux youtubeurs Usul et "Osons causer", dont le portrait d'Emmanuel Macron a dépassé les 8 millions de vues sur Facebook.
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