"Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d'infrastructures aux Etats-Unis", déclare Eric Olsen, interrogé sur sa possible participation à ce chantier controversé à la frontière américano-mexicaine.
"Nous sommes le premier cimentier aux Etats-Unis (...) Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays", justifie, en anglais, le dirigeant, récusant tout positionnement partisan.
"Nous sommes ici (aux Etats-Unis) pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique", défend le grand patron, refusant par ailleurs de s'exprimer sur le financement "indirect" que Lafarge a reconnu avoir fourni à des groupes rebelles en Syrie en 2013 et 2014 pour maintenir en activité une de ses usines.
Le géant né en 2015 de la fusion entre les cimentiers français Lafarge et suisse Holcim se distingue ainsi de son rival irlandais CRH qui a fait savoir qu'il ne fournirait pas de matériaux pour la construction du mur du président Trump, au coeur d'une crise diplomatique avec le Mexique.
L'entreprise, qui a renoué avec les bénéfices en 2016, admet vouloir être un des grands gagnants du programme d'investissements de 1.000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines (ponts, tunnels, routes, aéroports).
"Il va y avoir une hausse importante des dépenses d'infrastructures", anticipe d'ores et déjà Eric Olsen, "Nous sommes bien placés pour tirer profit de ces investissements".
Le dirigeant promet d'ailleurs de futures créations d'emplois aux Etats-Unis, un geste susceptible d'attirer les faveurs de l'administration Trump. "Je ne peux pas donner de chiffre exact mais ce sera important", avance Eric Olsen.
Autre élément qui pourrait séduire M. Trump, élu sur la promesse de ramener emplois et usines aux Etats-Unis, LafargeHolcim dispose de sites de production au Texas et des opérations dans le Nouveau Mexique et en Arizona, soit trois des quatre Etats américains frontaliers du Mexique.
Le groupe vient par ailleurs de construire deux nouvelles usines dans le Maryland et l'Oklahoma et ouvert de nouvelles capacités dans les Etats de New York et du Missouri en prévision du redressement en cours du secteur de la construction américain.
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