Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a condamné ces tirs, qui étaient selon Pyongyang un exercice visant dans l'avenir à pouvoir frapper les bases militaires américaines au Japon.
Ils "violent les résolutions du Conseil de sécurité et sapent gravement la paix et la stabilité régionale", a affirmé le chef de l'ONU, cité dans un communiqué par son porte-parole adjoint Farhan Haq.
L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a affirmé de son côté que "le monde n'autoriserait pas la Corée du nord à continuer sur son chemin destructeur"
"Les Etats-Unis et leurs alliés sont résolus à stopper cette menace à la sécurité internationale", a-t-elle estimé.
Selon KCNA, l'agence officielle de presse nord-coréenne, ces tirs de missiles lundi avaient pour objectif de s'entraîner à "frapper les bases des forces impérialistes américaines au Japon, le cas échéant".
Selon un responsable américain, cinq missiles balistiques au total ont été tirés par la Corée du Nord, mais l'un d'eux s'est écrasé sur la péninsule coréenne. Les autres sont retombés en mer du Japon.
Selon des responsables américains et sud-coréens, il ne s'agissait pas de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), dont Pyongyang rêve de se doter pour pouvoir menacer le territoire des Etats-Unis.
"Acte de provocation"
Il s'agit plutôt de missiles balistiques à plus courte portée, inspirés des missiles soviétiques Scud.
Les tirs sont survenus au moment où Séoul et Washington procèdent à des exercices militaires conjoints.
Ces exercices ne manquent jamais de provoquer la colère du régime nord-coréen doté de l'arme nucléaire.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré que trois missiles étaient tombés en mer dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, qui s'étend jusqu'à 200 milles nautiques (370 kilomètres) de ses côtes.
"Les tirs répétés de la Corée du Nord sont un acte de provocation pour notre sécurité", a déclaré M. Abe, parlant de "nouveau degré de menace".
Lundi, le chef du gouvernement japonais et le président américain Donald Trump ont discuté au téléphone de ces tirs.
"Le président Trump a dit que les Etats-Unis étaient à 100% avec le Japon et m'a demandé de rapporter ses paroles au peuple japonais", a précisé M. Abe à des journalistes à l'issue de cet entretien, en soulignant vouloir maintenir la coopération avec Washington et Séoul.
Si le Nord multiplie les tirs de missiles, c'est seulement la deuxième fois que ses engins s'abîment dans la ZEE japonaise.
A Séoul, le président par intérim Hwang Kyo-Ahn a souligné que les provocations nord-coréennes représentaient "une menace immédiate et réelle".
"Considérant la brutalité et l'imprudence témoignées par les dirigeants de la Corée du Nord avec le meurtre de Kim Jong-Nam, les conséquences de la détention de l'arme nucléaire par le Nord seront épouvantables et inimaginables", a dit M. Hwang.
Séoul accuse Pyongyang d'avoir orchestré l'assassinat du demi-frère de Kim Jong-Un, empoisonné le 13 février à l'aéroport de Kuala Lumpur par un puissant agent neurotoxique.
M. Hwang a appelé au déploiement "rapide" du bouclier antimissile américain THAAD, projet annoncé l'année dernière par Séoul et Washington et qui suscite la colère de Pékin.
Le nouveau secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson doit se rendre prochainement au Japon, en Chine et en Corée du Sud.
Les résolutions de l'ONU interdisent au Nord tout programme nucléaire ou balistique. Mais six volées de sanctions n'ont pas persuadé Pyongyang d'abandonner ses ambitions militaires.
"Gros, gros problème"
Il y a trois ans, l'ancien président Barack Obama avait ordonné au Pentagone de multiplier les cyber-attaques contre la Corée du Nord pour tenter de saboter ses tirs de missiles, a rapporté le New York Times ce week-end. Plusieurs tests avaient ensuite échoué peu après le lancement.
Les derniers engins tirés ne sont probablement pas nouveaux, a estimé Kim Dong-Yup, analyste à l'université Kyungnam. "S'ils testaient des nouveaux missiles, ils n'en tireraient pas quatre d'un coup", a-t-il dit.
Donald Trump a récemment parlé de la Corée du Nord comme d'un "gros, gros problème", promettant de lui répondre "fortement".
La Corée du Sud et les Etats-Unis ont lancé mercredi dernier leurs manoeuvres militaires conjointes annuelles, perçues par Pyongyang comme la répétition générale d'une invasion de son territoire.
A peine l'exercice Foal Eagle était-il sur les rails que l'armée nord-coréenne avait menacé les forces ennemies de "contre-mesures nucléaires sans merci".
L'année dernière, le Nord avait tiré sept missiles en signe de protestation contre ces exercices.
La Chine, principal allié et protecteur diplomatique de Pyongyang, a déclaré rester opposé aux tirs de missiles mais s'est également dit préoccupé par les exercices militaires conjoints, appelant les parties "à la retenue".
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