L'étau se resserre ainsi sur les deux derniers grands fiefs, Mossoul en Irak et Raqa en Syrie, à partir desquels les jihadistes avaient établi leur "califat" à cheval sur les deux pays depuis 2014.
Dans la deuxième ville d'Irak, les forces de sécurité ont repris une série de bâtiments administratifs lundi, a indiqué le commandement des opérations conjointes. Et elles se rapprochent de la vieille ville en avançant depuis plusieurs directions sur les bords du fleuve Tigre.
Les Forces d'intervention rapide et de la police fédérale ont notamment pris le contrôle des quartiers généraux de la police de la province de Ninive et de la direction générale de l'eau, de l'électricité et des égouts. Et elles se trouvent désormais à proximité du pont Al-Hourriyah, l'un des cinq ponts de Mossoul, et des bâtiments du gouvernement local de la province de Ninive, a déclaré à l'AFP le colonel Abdelamir Mohammedawi.
De leur côté, les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS) se sont emparées du quartier Al-Somoud et ont attaqué celui d'Al-Mansour, selon la même source.
"Route stratégique"
Des journalistes de l'AFP présents à Mossoul-Ouest ont été témoins d'intenses combats avec des tirs nourris à l'arme automatique.
Depuis le 19 février, les forces irakiennes mènent une offensive pour reprendre les quartiers ouest de Mossoul et parachever leur reconquête de la totalité de la ville, dont la partie orientale avait été reprise en janvier.
Les combats à Mossoul-Ouest ont poussé plus de 45.000 personnes à fuir la ville pour être accueillies dans des camps à proximité, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais la majeure partie des quelque 750.000 habitants de cette partie restent sur place, où ils manquent de nourriture et de soins.
En Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS), activement soutenues par les Etats-Unis, ont "réussi lundi à couper la principale voie de ravitaillement de l'EI entre la ville de Raqa et la province de Deir Ezzor", un axe de 140 km dans la vallée de l'Euphrate, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un dirigeant des FDS a confirmé à l'AFP que cette "route stratégique pour Daech (EI) avait été coupée" lundi matin, parlant d'"une victoire stratégique pour renforcer le siège" autour de l'EI.
Les FDS mènent depuis novembre une opération pour encercler puis reprendre Raqa à l'EI, avec le soutien de frappes de la coalition.
Selon le dirigeant des FDS interrogé par l'AFP, cette alliance est composée à 60% de groupes de combattants arabes et à 40% de milices kurdes, notamment les Unités de protection du peuple (YPG), bras armé du Parti de l'Union démocratique (PYD).
Sur un autre front, les forces gouvernementales ont mené d'intenses frappes aériennes autour de gisements de gaz et de pétrole dans l'est de Homs, a rapporté l'OSDH. Les troupe syriennes ont repris la majorité du champ de Jazal aux jihadistes de l'EI.
Le groupe extrémiste sunnite recule en outre dans le nord-ouest de la Syrie. Il a perdu le 23 février la ville d'Al-Bab, dans la province d'Alep, prise par les forces turques alliées à des groupes rebelles syriens.
Génération "perdue" d'enfants
Parallèlement, les jihadistes défendent leurs positions dans le sud-est de la province face à l'avancée des troupes du régime de Bachar al-Assad.
Les combats dans cette région ont provoqué la fuite de quelque 66.000 personnes, a indiqué dimanche le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Un grand nombre de ces déplacés se réfugient dans la ville de Minbej, aux mains des FDS.
C'est près de cette ville que des militaires américains ont été déployés, a annoncé lundi le Pentagone.
L'administration américaine redoute particulièrement l'avancée vers Minbej des forces turques et de leurs alliés rebelles syriens. Pour Ankara, en effet, les FDS ne seraient qu'un paravent pour les milices kurdes YPG, que la Turquie considère comme une organisation terroriste.
Lundi soir, le Premier ministre truc, Binali Yildirim, a cependant assuré que les forces turques ne se lanceront pas à l'assaut de Minbej sans coordination avec Washington et Moscou.
Sur le plan humanitaire, l'ONG Save The Children a souligné que la guerre en Syrie pourrait engendrer une génération "perdue" d'enfants: "Après six ans de guerre, nous sommes à un tournant", a affirmé l'ONG dans un rapport intitulé "Invisible Wounds" (blessures invisibles), et "le risque d'avoir une génération brisée, perdue par les traumatismes et un stress extrême, n'a jamais été aussi grand".
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