Une "course de folie", selon l'expression de Démare, mais qui a viré au naufrage pour Bardet.
Le jury a estimé que le deuxième du Tour de France 2016 s'était accroché quelques instants (réglage prolongé de dérailleur notamment), au véhicule de son équipe AG2R La Mondiale pour rentrer plus aisément suite à une chute intervenue à l'approche des 20 derniers kilomètres.
"C'est en priorité de ma faute", a déclaré le manager de l'équipe, Vincent Lavenu. "Je voudrais dédouaner Romain car il ne mérite pas d'avoir une mauvaise image alors qu'on connaît tous son intégrité. Quelle mauvaise journée !" D'autant que son coureur a été touché au côté gauche dans la chute.
L'étape, deux tours d'une boucle tracée dans les Yvelines (148,5 km), s'est apparentée à une classique en format réduit. Avec, pour conséquence, un retard de l'ordre d'une minute pour les grands favoris de la "course au soleil", l'Australien Richie Porte et l'Espagnol Alberto Contador, mais aussi le Russe Ilnur Zakarin.
Contador a été distancé de surcroît dans la petite côte menant vers l'arrivée. Il a lâché 17 secondes supplémentaires à Porte, à plus d'une minute de Démare et d'Alaphilippe. Pour l'Espagnol, qui s'est retrouvé esseulé dans la longue course-poursuite menée sur plus de 100 kilomètres, Paris-Nice a mal commencé.
Au moins Contador a-t-il limité la perte de temps. A comparer avec le passif de plus de... 16 minutes concédé par le gros du peloton dans lequel figuraient Nacer Bouhanni, vite débordé, et quelques coureurs du classement général (Ulissi et Fuglsang notamment).
La bonne affaire d'Alaphilippe
Tous ont payé l'accélération violente de l'équipe Lotto après une quarantaine de kilomètres seulement. "Tony (Gallopin) connaissait le terrain, a expliqué Démare. Je ne pensais pas que ça partirait si tôt, je m'attendais plutôt que ça se passe au second tour. Mais il y a eu l'effet de surprise".
Alaphilippe, lui, n'a pas été surpris. Très bien entouré (six coureurs de Quick Step présents dans le groupe), il a passé "une bonne journée", entre pluie forte et éclaircies. En attaquant dans la côte située avant la flamme rouge, le puncheur de Montluçon a pris du temps à ses adversaires.
Tony Gallopin, méfiant, a sauté dans sa roue mais le Français n'a pu tenir le rythme de son compatriote. Seul, Démare, très en jambes, a réussi à garder le contact pour le précéder logiquement sur la ligne, 9 secondes avant le groupe réglé par le Norvégien Alexander Kristoff.
Emoussés par la difficulté de la course, d'autres sprinteurs attendus (Greipel, Kittel, Coquard) se sont relevés dans le final, sans parvenir à lutter pour le gain de l'étape.
Déjà vainqueur de la première étape en ligne l'an passé, Démare (25 ans) a affiché une forme rayonnante pour signer son troisième succès de la saison. De bon augure avant Milan-Sanremo (18 mars), la grande classique qu'il avait enlevée en 2016 sur la lancée de Paris-Nice.
Cette journée très bleu-blanc-rouge -les Français ont confisqué les différents maillots distinctifs- a servi aussi les intérêts de plusieurs candidats crédibles au podium, dimanche prochain, à Nice. Notamment le champion de Colombie Sergio Henao, qui mène l'équipe Sky habituée à la victoire dans la "course au soleil", et l'Irlandais Dan Martin.
Lundi, la deuxième étape (195 km) relie sur un parcours de plaine Rochefort-en-Yvelines (Yvelines) à Amilly (Loiret). Avec, là encore, des risques de bordures.
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