"Moi, je lui ai dit qu'il fallait continuer jusqu'au bout. Chaque jour, je lui ai dit ça" mais "c'est lui qui décidera", affirme dans un entretien au Journal du Dimanche la femme du candidat de la droite à la présidentielle, qui prend la parole publiquement pour la première fois depuis que l'affaire a éclaté, il y a 40 jours.
"Il n'y a que lui qui peut être président. Être capable d'endurer ça, c'est une preuve de courage remarquable. C'est le seul candidat qui ait l'expérience, la vision, le projet et la détermination nécessaire pour diriger la France", assure-t-elle encore.
Si elle s'est "renfermée dans (sa) coquille galloise" face à "l'hystérie" provoquée par les révélations du Canard Enchaîné sur ses emplois présumés fictifs, notamment comme collaboratrice parlementaire de son époux, elle a choisi d'accorder cette interview pour "mettre un terme" aux "rumeurs folles" la donnant hospitalisée ou encore partie du domicile conjugal.
"Je suis là, j'ai toujours été là, je serai toujours là. Je suis avec François depuis 36 ans et je serai encore là tout le temps qu'il nous reste à vivre", déclame Penelope Fillon. Sa foi en Dieu, assure-t-elle encore, lui a permis de tenir face à cet "immense scandale" où elle s'est "sentie traversée par la foudre". "C'est ce que j'ai vécu de pire dans ma vie", confie cette femme "de nature réservée et peu mondaine".
En petit comité, M. Fillon disait jusqu'à présent ne pas vouloir que son épouse soit interviewée, pour "la protéger". Mais ces derniers jours, sa communicante Anne Méaux lui avait conseillé de "sortir Penelope" pour notamment faire taire les rumeurs sur de supposées difficultés du couple.
'Tâches très variées' auprès de Fillon
Une interview-surprise dans le JDD de Mme Fillon -le secret a été gardé jusque tard dans la soirée- qui tombe le jour même du rassemblement des partisans de M. Fillon au Trocadéro à Paris: le couple est lancé dans ce qui apparaît bien comme une opération de la dernière chance pour rester dans la course de la présidentielle.
Simple baroud d'honneur, croient au contraire la plupart des ténors LR pour qui le sort du vainqueur de la primaire de la droite devrait être scellé d'ici à lundi soir.
Revenant sur les accusations dont elle fait l'objet -emplois présumés fictifs comme assistante parlementaire et à La Revue des Deux Mondes- Penelope Fillon affirme avoir bel et bien effectué des "tâches très variées".
"J'ai fait donner par mon avocat des documents aux enquêteurs", déclare Mme Fillon, "des courriers avec des notations prouvant qu'ils étaient passés par moi, des échanges de mails avec les autres collaborateurs de mon mari". Mais, si elle a "retrouvé beaucoup de documents pour la période 2012-2013", elle en a "peu pour les années antérieures à 2007". "Qui garde des documents de ce genre datant d'il y a dix, quinze ou vingt ans?", demande-t-elle.
N'aurait-elle pas pu faire ce travail sans être rémunérée ? "Il avait besoin de quelqu'un qui accomplisse ces tâches très variées. Si cela n'avait pas été moi, il aurait payé quelqu'un pour le faire. Donc on a décidé que ce serait moi", justifie-t-elle.
Bémol par rapport à son mari qui dénonce un "assassinat politique" et une procédure judiciaire "menée à charge": elle affirme avoir confiance en la justice et n'a "aucune idée" de s'il y a une machination contre eux.
Mais, quoi qu'il arrive, candidature à la présidentielle ou pas, Elysée ou pas... Penelope Fillon "s'adapte à tout" et promet: "je l'accompagnerai (...) où qu'il aille".
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