Déchirée par des luttes de pouvoir et en proie à une insécurité chronique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux autorités rivales: le gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement basé dans l'est du pays et lié au maréchal Haftar.
Les forces commandées par ce dernier avaient pris le contrôle en septembre des quatre principaux sites pétroliers du pays --Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra--, qui assuraient l'essentiel des exportations libyennes d'or noir depuis le nord-est du pays.
Mais vendredi en fin de journée, des groupes islamistes ont repris l'un de ces sites, a indiqué le colonel Ahmad al-Mismari, porte-parole des forces loyales aux autorités de l'est et commandées par le controversé maréchal Khalifa Haftar.
"Elles sont arrivées jusqu'à l'aéroport principal de Ras Lanouf", a-t-il dit.
Les assaillants des Brigades de Défense de Benghazi (BDB) "étaient équipés de tanks modernes et d'un radar pour neutraliser notre armée de l'air", a-t-il ajouté. "Nous avons perdu deux martyrs (...) parmi nos combattants".
Mais "la bataille continue" et "la situation dans la zone du Croissant pétrolier demeure sous (notre) contrôle", a affirmé le porte-parole.
'Escalade militaire'
Les BDB, formées de groupes islamistes, avaient été chassées de la ville de Benghazi (est) par les forces du maréchal Haftar, qui a déclaré la guerre aux groupes islamistes et radicaux sévissant dans l'est libyen.
Alliées à des tribus de l'est du pays, les BDB ont lancé vendredi une nouvelle offensive pour tenter de conquérir les installations du Croissant pétrolier libyen.
Après l'échec de quatre précédentes tentatives, elles"sont revenues avec une force plus importante", a reconnu le colonel Mismari.
"Nous avons choisi de déplacer tous les avions en lieu sûr", a-t-il ajouté.
Vendredi, l'armée de l'air sous le contrôle du général Haftar avait effectué des sorties et des frappes "du matin jusqu'à la tombée de la nuit (...) détruisant environ 40% de leurs véhicules".
Le GNA, dont l'autorité est contestée par le maréchal Haftar, a de son côté affirmé dans un communiqué "n'avoir aucun lien avec l'escalade militaire dans la région du Croissant pétrolier".
Il a souligné aussi "n'avoir donné aucune directive ni ordre à une quelconque formation de se diriger vers cette zone", condamnant "avec force toute action qui sape les espoirs des Libyens".
Le GNA a toutefois prévenu qu'il "ne resterait pas les bras croisés si les affrontements se poursuivaient dans cette zone ou ailleurs" en Libye.
Plusieurs initiatives ont été lancées pour tenter de rapprocher le GNA et le maréchal Haftar mais sans succès apparent jusqu'à présent.
La Libye est déchirée par des rivalités entre ses milices mais aussi entre ses dizaines de tribus, composantes essentielles de la société.
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