Les résultats finaux ne seront pas connus avant samedi au plus tôt.
Les deux principales formations politiques nord-irlandaises, le Parti démocratique unioniste DUP, favorable à l'union avec la Grande-Bretagne, et le Sinn Féin, partisan d'une réunification de l'Irlande, auront ensuite trois semaines pour se mettre d'accord sur un gouvernement.
Mais les analystes prédisent déjà un échec des pourparlers, ce qui pourrait conduire le ministre britannique pour l'Irlande du Nord, James Brokenshire, à administrer provisoirement la province depuis Londres. Ce scénario ne s'est plus produit depuis dix ans.
C'est la deuxième fois en moins d'un an que les Nord-Irlandais se rendaient aux urnes pour élire leur assemblée régionale et former un nouveau gouvernement.
Le scrutin a été provoqué par la décision du vice-Premier ministre Sinn Féin, Martin McGuinness, de claquer la porte du gouvernement début janvier pour dénoncer des malversations présumées dans un programme de subventions publiques aux énergies renouvelables promu par le DUP et sa cheffe, la Première ministre Arlene Foster. Cette dernière a dû mécaniquement démissionner à son tour.
Lors du précédent scrutin, en mai 2016, le DUP était arrivé en tête avec 38 sièges, devant le Sinn Féin (28 sièges) et l'UUP (Unionist Ulster Party, 16 sièges).
Les analystes parient sur une nouvelle victoire du DUP, qui risque de laisser entière la crise si le Sinn Féin persiste à refuser de travailler avec Mme Foster, qui a elle bien l'intention de se maintenir.
Selon les règles politiques en place en Irlande du Nord depuis les Accords de paix de 1998, le pouvoir doit en effet être partagé entre les partisans d'une union avec la Grande-Bretagne et les nationalistes.
Ces accords ont mis fin à des affrontements entre catholiques nationalistes et protestants unionistes qui, en 30 ans, ont causé plus de 3.000 morts.
'Marre d'aller voter'
Le conflit sur les subventions énergétiques dissimule un autre malaise, lié au référendum sur le Brexit. Le DUP a fait campagne pour une sortie de l'Union européenne, quand le Sinn Féin militait contre.
Le Brexit, synonyme, craignent certains, d'un possible retour à une frontière visible avec la République d'Irlande, est un sujet très sensible dans une région dont la population a des liens économiques et familiaux forts avec sa voisine du sud et serait vécu comme un affront par les nationalistes.
Michelle O'Neill, qui a remplacé Martin McGuinness à la tête du parti nationaliste, a affirmé mercredi à l'AFP que, dans l'état actuel des choses, elle refuserait d'entrer dans un gouvernement avec Arlene Foster.
"On s'oriente probablement vers un minimum de six mois sans gouvernement voire plus", prédit Jonathan Tonge, professeur de science politique à l'université de Liverpool.
Si la crise politique venait à durer, Londres pourrait théoriquement convoquer un nouveau scrutin, mais cette hypothèse paraît peu probable.
"On a eu trois élections ces dix derniers mois, avec le référendum sur l'UE et deux élections régionales, donc tout le monde en a un peu marre d'aller voter", pestait jeudi matin Neal Wilson, 34 ans, interrogé par l'AFP dans un quartier protestant de l'est de Belfast, résumant un sentiment largement partagé parmi la population.
Le nombre de sièges à l'assemblée régionale va passer à l'occasion de ce scrutin de 108 à 90, une mesure adoptée à des fins d'économies.
A LIRE AUSSI.
Elections sous tension en Irlande du Nord
Espagne: le conservateur Rajoy reconduit après dix mois de paralysie politique
Panique des marchés en Asie face à une possible présidence Trump
Islande: les Pirates vers une percée historique aux législatives
Islande: les Pirates vers une percée historique aux législatives
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.