Leur seul point d'accord est leur souhait de mieux taxer les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple, Netflix...) sur leurs activités en France.
Pour lutter contre la concentration des médias, le candidat socialiste Benoît Hamon plaide pour une réforme radicale : interdire à un groupe de détenir "plus de 40% du capital d'une entreprise de médias" ou "dépasser le seuil de 20% dans plus de deux médias".
Les actuels propriétaires des médias -- comme Xavier Niel, Patrick Drahi, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, Serge Dassault...-- devraient donc revendre une partie de leurs parts à d'autres d'actionnaires privés ou encore à des sociétés de rédacteurs.
"Mais ils auront le temps de le faire, nous envisageons un délai de deux ans", précise l'économiste des médias Julia Cagé, qui conseille le candidat PS.
Cette proposition, que Benoît Hamon a présentée aux Rencontres de l'Udecam, devant 400 professionnels des médias et de la publicité a fait vivement réagir les patrons présents dont Maxime Saada, DG de Canal+ et Gilles Pélisson, patron de TF1.
Si on limite les participations à 40% dans un groupe de médias et 20% pour deux médias, "qui détiendra les 60% ou 80% restants ? Les groupes américains je suppose ?", a lancé Maxime Saada.
Le candidat PS souhaite aussi développer les médias à but non lucratif, en les protégeant par un nouveau statut leur permettant de recevoir des dons que l'Etat complèterait, ou encore des prêts à taux zéro.
En revanche il ne veut pas modifier le nombre de chaînes publiques et dit "hésiter" sur une suppression totale de la publicité sur France Télévisions.
Même souci anti-concentration chez Jean-Luc Mélenchon : son porte-parole Alexis Corbière a dénoncé le fait que "9 personnes détiennent 80% des médias" et plaidé pour la création d'un "Conseil supérieur des médias", qui réunirait le CSA et d'autres organes représentatifs.
Dans son programme présenté jeudi, Emmanuel Macron propose plusieurs réformes pour "protéger l'indépendance éditoriale des médias d'information et conforter les médias de service public".
Macron: moins de chaînes publiques
Pas opposé à "la présence d'actionnaires industriels et financiers au capital de groupes de presse", selon lui "une réponse aux difficultés économiques de la presse", il veut cependant "garantir l'indépendance éditoriale" des rédactions face à leurs actionnaires grâce à un "nouveau statut des entreprises de presse sur le modèle des trusts anglo-saxons".
Il veut aussi un rapprochement des groupes de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde) et assouplir les règles du financement publicitaire mais "en concentrant les moyens sur des chaînes moins nombreuses", rejoignant sur ce point une piste du programme de François Fillon.
Comme Benoît Hamon, il propose que les dirigeants de l'audiovisuel public, après appel à candidatures, soient nommés par les conseils d'administration. La France Insoumise plaide en revanche pour une nomination par le Parlement.
Nathalie Kosciusko-Morizet, venue à l'Udecam représenter François Fillon, a elle rappelé que son candidat voulait simplifier l'offre du service public et regretté la "multiplication des canaux" -- le nombre de chaînes et de radios publiques.
Le candidat LR veut "optimiser l'offre de l'audiovisuel public" en l'adaptant "aux nouveaux moyens de diffusion" numérique avec "une redevance élargie à tous les vecteurs de diffusion des programmes de télévision".
Quant au Front National, comme l'a indiqué Florian Philippot lundi, il souhaite intégrer au CSA un "collège de la société civile", par exemple des associations de téléspectateurs. Pas de projet en revanche de diminuer le nombre de chaînes publiques, ni de modifier la nomination des présidents de l'audiovisuel public par le CSA, ni d'augmenter la redevance.
Contre la concentration, il a également proposé d'instaurer un "seuil de commandes de l'Etat" à partir duquel un industriel vivant de ces commandes publiques ne puisse "pas acheter un groupe de presse". Une situation également critiquée par Benoit Hamon.
Le programme du FN prévoit également de "simplifier les procédures en diffamation".
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