Les derniers sondages placent Emmanuel Macron, 39 ans, ancien ministre de l'Economie du président socialiste François Hollande repositionné au centre, en position de favori pour affronter et vaincre au second tour de la présidentielle, le 7 mai, la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen.
Longtemps accusé d'être trop vague dans ses propositions, Emmanuel Macron dévoile jeudi le détail de ses mesures sociales et politiques qui panachent des propositions susceptibles de convaincre des électeurs de tout bord, tout comme son programme économique mêlait rigueur et investissement.
Dans un long entretien au quotidien le Parisien, Emmanuel Macron promet notamment de réformer le système de retraite, avec des règles identiques pour les salariés du public et du privé. Mais son projet ne recule pas l'âge de la retraite.
En lien avec les demandes de son nouvel allié centriste François Bayrou, il prévoit une "grande loi de moralisation de la vie publique", en interdisant notamment aux parlementaires l'emploi de proches "pour mettre fin au népotisme".
Une pierre dans le jardin de François Fillon, 62 ans, ancien favori de la présidentielle retombé en troisième position dans les enquêtes d'opinion en raison des soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, salariés comme assistants parlementaires.
Le candidat conservateur a lui-même annoncé mercredi sa convocation le 15 mars, "pour être mis en examen" chez les juges du parquet financier chargés de l'enquête.
'Présidentielle ingagnable'
"Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j'irai jusqu'au bout", a-t-il martelé mercredi. Jeudi, il est reparti sur le terrain dans le département du Gard (sud), une région sensible au discours de l'extrême droite (42,62% pour le Front National aux élections régionales de 2015).
Visée dans la même affaire d'emplois fictifs présumés payés sur des deniers publics, son épouse Penelope doit elle aussi être convoquée par la justice en vue d'une éventuelle inculpation.
Cette annonce a provoqué de premières défections parmi les partisans du candidat conservateur: le parti de centre-droit UDI a annoncé la "suspension" de sa participation à la campagne, tandis que l'ancien ministre Bruno Le Maire a démissionné de ses fonctions au sein de l'équipe de campagne.
Catherine Vautrin, vice-présidente de droite de l'Assemblée nationale, a même réclamé "un autre candidat".
"J'aimerais gagner cette élection présidentielle qui était imperdable et qui devient de plus en plus ingagnable", a souligné jeudi le sénateur du parti Les Républicains de Marseille (sud) Bruno Gilles.
A l'inverse, sa garde rapprochée a annoncé la tenue d'un grand rassemblement de soutien dimanche à Paris.
La candidate de l'extrême droite Marine Le Pen, elle aussi au coeur de plusieurs affaires financières qui ont déjà valu des mises en examens à ses proches, a pour sa part estimé que son comportement était "incohérent".
"Je trouve que le comportement de François Fillon est pour le moins incohérent depuis le début de cette affaire. Il a indiqué au tout début que s'il était mis en examen, il ne serait pas candidat", a-elle dit jeudi dans un entretien radio-télévisé sur LCP/France Bleu. Elle-même a toujours dit qu'une mise en examen ne changerait rien à sa propre candidature, avec une volonté claire de victoire le 7 mai prochain. Jusqu'à présent, ses démêles judiciaires n'ont pas eu d'impact sur sa popularité.
En revanche, seul un Français sur quatre (25%) souhaite que M. Fillon continue le combat, soit une nette baisse par rapport à début février, selon un sondage réalisé après sa déclaration et publié jeudi. Surtout, il perd beaucoup de terrain chez les sympathisants de son parti de droite LR, qui ne sont plus que 53% (-14) pour son maintien.
Mais ce passionné de course automobile se "tiendra" à sa décision d'aller jusqu'au bout car "abandonner une course, pour un pilote, ce n'est pas naturel", comme il l'a dit dans un entretien au quotidien régional Midi Libre.
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