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Au coeur de Bangkok, la résistance du poumon vert

Au milieu de l'immensité urbaine de Bangkok, un petit coin résiste: là où le fleuve fait une boucle, cohabitent des centaines d'espèces de plantes et d'oiseaux et se croisent de nombreux vélos plus présents que les voitures.

Au coeur de Bangkok, la résistance du poumon vert
Vue sur la zone Bang Krachao, le poumon vert de Bangkok, en Thaïlande, le 4 novembre 2016 - Lillian SUWANRUMPHA [AFP]

Mais les résidents et les militants écologiques estiment que le charme unique du poumon vert de la capitale thaïlandaise est menacé: des promoteurs immobiliers y convainquent moyennant finances des habitants de céder leurs terres pour des projets de construction.

Vu du ciel, le contraste est saisissant. Bang Krachao, qui couvre une superficie de 16 kilomètres carrés, est une oasis de calme lovée dans un coude du fleuve Chao Praya, au coeur d'une capitale trépidante, à deux pas du centre ultra-bruyant et embouteillé.

Mais l'espace disponible, la proximité du centre-ville et la flambée du prix des terrains ailleurs dans Bangkok ont conduit à faire de ce dernier sanctuaire tropical au sein de la capitale un lieu très convoité.

Et de plus en plus de résidents de Bang Krachao cèdent aux sirènes des promoteurs, trop contents d'acquérir leurs terres.

Comme Supi Saengta, 62 ans, qui a toujours vécu dans ce poumon vert. Elle s'apprête à céder à contrecoeur la parcelle familiale de 6.400 mètes carrés, évaluée à 24 millions de bahts (650.000 euros).

"Je n'ai pas envie de vendre mais ma tante est malade. Elle a besoin d'argent pour les soins", explique-t-elle.

Davantage de bâtiments signifie aussi plus de routes - un changement majeur dans une zone où de nombreux résidents se déplacent encore via un réseau de passerelles en béton sur pilotis au milieu de la végétation.

"Quand il y aura davantage de constructions, de routes et de bâtiments, ces chemins seront abattus et remplacés par de grandes routes qui contrarient l'écoulement naturel des cours d'eau", estime Jakkaphan Thruadmarakha, militant écologiste, qui est né dans cette zone.

"On voit déjà que l'eau stagne dans certains canaux", ajoute-t-il, en rêvant d'un développement durable pour Bang Krachao.

Ecotourisme, la solution?

Des habitants de cette oasis de verdure et des militants écologistes mènent bataille pour sauver Bang Krachao des chantiers et des grues qui menacent.

Leur combat semble avoir reçu un soutien de taille: le roi thaïlandais Bhumibol Adulyadej, décédé en octobre dernier, aurait exprimé le souhait que le poumon vert de Bangkok soit préservé pour les générations futures, selon le gouvernement.

Sa fille, la populaire princesse Sirindhorn, a fait plusieurs visites dans la zone.

Et peu après la mort du roi, les militaires au pouvoir dans le pays ont annoncé un programme sur trois ans pour préserver le caractère sauvage de Bang Krachao: il implique le département royal des Forêts, l'Université Kasetsart et PTT, une entreprise pétrolière thaïlandaise, et a pour objectif de rénover les espaces verts et de garantir qu'au moins 60% de la superficie reste non construite.

"Si nous ne faisons rien, le mode de vie traditionnel, avec des maisons au milieu de terres agricoles, et la mangrove vont disparaître", prévient Montathip Sommeechai, professeure à l'Université de Kasetsart.

Comme de moins en moins de résidents vivent de l'agriculture à Bang Krachao, il faut trouver une autre utilisation aux terres agricoles, estime-t-elle. Le développement de l'agriculture biologique, afin que la zone devienne une "banque alimentaire urbaine" pour la capitale thaïlandaise, est une possibilité. Développer l'écotourisme en est une autre - le seul hôtel de la zone fait figure de pionnier en la matière.

"Ici, pour nous, le plus important était que l'atmosphère soit la même qu'à la campagne", explique Tanaporn Wittayasiripaiboon, manager de cet hôtel, Treehouse, qui a ouvert il y a cinq ans. Il recourt à l'énergie solaire et dit miser sur un design en adéquation avec la nature et la campagne.

Mais pas sûr que cela suffise pour résister aux appétits des investisseurs immobiliers. D'autant plus que le pays reste confronté à une corruption très répandue. Les promoteurs immobiliers et les grandes entreprises ont souvent trouvé par le passé des moyens de contourner, ou d'ignorer, les mesures de protection de l'environnement.

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