Le vêtement, avec dans une poche la carte d'assurée sociale de Charlotte Troadec, 18 ans, a été retrouvé mercredi matin par une joggeuse à Dirinon (Finistère), une petite commune située à vingt kilomètres de Brest, la région d'où sont originaires les parents et à quelque 280 km du domicile familial à Orvault.
La cellule d'identification criminelle de la gendarmerie du Finistère s'est rendue sur place, appuyée dans ses recherches par des enquêteurs de l'antenne de police judiciaire de Nantes, en charge de l'enquête, ainsi que par une équipe cynophile de Feneu (Maine-et-Loire) et par 40 gendarmes de l'École de Chateaulin (Finistère) pour ratisser la zone, selon une source proche de l'enquête.
Des élèves gendarmes ont ratissé un bosquet à l'intérieur d'une zone de quelques centaines de mètres, a constaté une journaliste de l'AFP. Munis de lampes torches, ils ont quadrillé le bosquet à la limite d'une route de campagne bloquée à la circulation par les gendarmes. Ils ont quitté les lieux un peu avant 20h00.
Du sang en grande quantité
Parallèlement, de nouvelles investigations ont été menées toute la journée à Orvault dans la maison de la famille Troadec, sous le contrôle de deux juges d'instruction de Nantes, saisis lundi après l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour homicides volontaires, enlèvements et séquestrations.
Les enquêteurs ont investi les lieux en début de matinée, mobilisant des "moyens techniques de police technique et scientifique très sophistiqués", selon le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.
Les barrières et voitures de police mises en place en début de matinée pour bloquer les accès à la rue menant au pavillon de la famille Troadec, situé dans un quartier résidentiel d'Orvault, au nord de Nantes, ont été enlevées vers 19H15, après la sortie de deux camionnettes blanches, a constaté un photographe de l'AFP.
Le procureur a confirmé en début de soirée la levée des dispositifs de recherches dans le Finistère et à Orvault. M. Sennès a également indiqué à l'AFP que du sang en grande quantité avait été découvert lors des nouvelles investigations menées ce jour au domicile familial, confirmant une information de Presse-Océan.
Les quatre membres de la famille Troadec, qui n'ont pas donné de signe de vie depuis le 16 février, font l'objet d'un vaste dispositif de recherches par la police. Les deux parents, Pascal et Brigitte Troadec, sont tous les deux nés en 1967. Le fils aîné, Sébastien, est âgé de 21 ans et la fille cadette, Charlotte, a 18 ans.
C'est la soeur de Brigitte Troadec, domiciliée dans le Finistère, qui avait donné l'alerte le 23 février, s'inquiétant d'un silence inhabituel de la famille.
Des constatations de police technique et scientifique avaient déjà été réalisées dans le pavillon de la famille Troadec dans la nuit du 23 au 24 février, puis dimanche toute la journée. Elles ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur un téléphone portable souillé de sang et de découvrir de nombreuses taches de sang, à l'étage, dans l'escalier et au rez-de-chaussée, dont certaines essuyées, laissant penser à une scène de violences.
Ces traces appartiennent au père, à la mère et au fils, mais "à ce stade" des investigations, le sang de la fille "n'a pas été découvert", a indiqué le procureur de Nantes.
Les enquêteurs ont pu établir que les téléphones portables des membres de la famille n'avaient plus été activés après le 17 février. Les deux véhicules des parents ont été placés sous scellés, mais la voiture du fils, qui a disparu, est recherchée.
La mère et la fille avaient par ailleurs fait une opposition bancaire le 16 février, après l'utilisation frauduleuse de la carte bleue de la jeune fille, a précisé mercredi M. Sennès. De source proche du dossier, cette carte aurait été utilisée à l'insu de Charlotte pour payer des parties de jeux vidéos en ligne.
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