Libération voit Fillon en "forcené de la Sarthe" qui "assassine la justice" et Laurent Joffrin l'annonce "suicidaire", mais pas seul: "François Fillon entraîne les autres vers le fond. Dans son agonie politique, il ne veut pas mourir seul", écrit-il en dénonçant le "gaullisme à géométrie variable" de celui qui avait déclaré "pour dégommer Sarkozy : +Qui imagine le Général mis en examen ?+"
Mercredi, le candidat des Républicains à la présidentielle s'est est pris à la justice et a évoqué un "assassinat" politique.
Seul de son espèce, Alexis Brezet du Figaro semble se réjouir que François Fillon ait "contre-attaqué crânement en portant l'affaire devant l'arbitre suprême des sociétés démocratiques : le suffrage populaire."
"Il a eu raison. Céder aux injonctions du +dégagisme+ judiciaire, outre qu'on voit mal le bénéfice électoral que son camp en aurait tiré (aucun +plan B+ n'offre aujourd'hui la garantie de faire mieux que Fillon), eût été entériner un déni de justice autant qu'un déni de démocratie", poursuit-il.
Au contraire, dans La Croix, Guillaume Goubert estime "qu'il n'y a pas lieu de dénigrer le travail de la justice tout en paraissant soumettre le droit au suffrage des électeurs". Un discours qui "affaiblit la République que François Fillon aspire à présider", assène-t-il.
Pour Sébastien Crépel de L'Humanité, "en reniant son engagement de se retirer de la course en cas de mise en examen François Fillon (...) fait plus qu'abîmer la démocratie : il lui fait courir un risque mortel en renforçant l'attrait de Marine Le Pen".
"A force d'allumer des contre-feux pour circonscrire l'incendie de ses ennuis judiciaires, il passe du rôle de pompier de la République à celui de pyromane des Institutions", déplore Michel Klekowicki dans le Républicain Lorrain .
'Fillon suicide la droite'
Dans la République des Pyrénées, sous le titre "Fillon suicide la droite", Jean-Marcel Bouguereau trouve que "le plus grave, ce sont les dégâts que Fillon cause à la démocratie."
"Dans son déni du réel, François Fillon ressemble de plus en plus à un Cahuzac de droite essayant de sauver sa seule peau, quitte à entraîner sa formation dans un naufrage collectif", estime également Alain Dusart de L'Est Républicain.
Dans L'Eclair des Pyrénées, Philippe Reinhard reconnait que "François Fillon n'a pas encore perdu la présidentielle" mais imagine que le "quinquennat se déroulerait au son des concerts de casseroles" et de conclure: "aujourd'hui, c'est la République qu'ils assassinent."
"En défiant à ce point les valeurs, vertus cardinales de sa candidature, François Fillon entend bousculer notre démocratie en s'en remettant au peuple. Mais sait-il que l'odeur de la sciure se rapproche ?", prévient Yann Marec du Midi Libre.
"La contestation des institutions, en particulier par ceux qui en sont les garants, est dangereuse pour l'État de droit", juge Michel Urvoy dans Ouest-France.
Pour Baptiste Laureau de Paris-Normandie, il y a bien "assassinat" mais l'ancien Premier ministre "se trompe de criminel". "En maintenant sa candidature, François Fillon tue - avec préméditation - sa famille politique et les espoirs de millions de militants, de sympathisants et de Français", s'insurge l'éditorialiste normand.
"Si assassinat il y a, nous dirons que c'est probablement un assassinat fictif", ironise Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi.
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