Le chef de l'exécutif européen présentera dans l'après-midi, devant les eurodéputés réunis à Bruxelles, son "Livre Blanc" sur l'avenir de l'UE, annoncé de longue date.
Ce document d'une douzaine de pages soumettra aux dirigeants des 27 plusieurs pistes pour relancer le projet européen, aujourd'hui ébranlé par le processus de sortie du Royaume-Uni et une succession de crises, économique comme migratoire.
Ces derniers pourront y puiser librement afin de préparer un sommet prévu le 25 mars à Rome pour célébrer --sans le Royaume-Uni-- les 60 ans du Traité de Rome, fondateur de la construction européenne.
"On parle de possibles options, positives, réalistes, qui aboutissent toutes à l'unité et à la coopération des 27", a précisé mardi un porte-parole de la Commission.
"L'idée, c'est de lancer un vaste processus de réflexion autour de ces options politiques réalistes, crédibles, sur la base desquelles on va avancer dans le futur", a-t-il ajouté.
Selon des sources européennes, le projet de M. Juncker, approuvé mardi soir par le collège des commissaires, devrait proposer quatre ou cinq scénarios sur l'avenir de l'UE, allant du statu quo à plus de fédéralisme, en passant par une Union à plusieurs vitesses.
"Présenter seulement cinq options sur l'avenir de l'UE, sans désigner clairement une préférence ou une direction politique serait une erreur", a déjà réagi auprès de l'AFP le président du groupe Socialistes et démocrates (S&D) au Parlement européen, l'Italien Gianni Pittella.
"J'invite Jean-Claude Juncker à faire face aux divisions et à l'immobilisme des gouvernements en présentant un choix politique fort pour l'avenir de l'Europe", a-t-il insisté.
Fossé grandissant
M. Juncker a déjà plaidé publiquement pour une Europe qui assume d'avancer à "plusieurs vitesses", afin de dépasser les oppositions qui bloquent trop souvent certains projets.
"L'heure n'est plus à s'imaginer que nous pourrions tous faire la même chose ensemble", a-t-il estimé il y a quelques jours devant des étudiants belges.
"Ceux qui sont d'accord pour faire le plus grand nombre de choses ensemble, qu'ils se mettent d'accord sur ce qui est essentiel à faire, qu'ils soient 15 ou 28", a-t-il insisté.
"Les Hongrois et les Polonais veulent-ils exactement la même chose que les Allemands ou les Français ? J'ai de grands doutes", avait-il aussi souligné début février, dans un entretien avec une radio allemande, mettant le doigt sur le fossé grandissant séparant certains pays de l'Est et de l'Ouest.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi déjà plaidé pour que certains pays européens aillent de l'avant à plusieurs dans certains domaines, tout comme le président français François Hollande.
Les deux dirigeants ont prévu de se rencontrer le 6 mars à Versailles près de Paris pour discuter de leur vision sur l'avenir de l'UE, avec les chefs des gouvernements espagnol et italien, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni.
Mi-février, les eurodéputés avaient également apporté leur contribution aux débats sur l'avenir de l'UE, en approuvant une série de propositions concrètes comme la création d'un budget propre à la zone euro, avec lesquelles ils espéraient inspirer la Commission européenne.
Parmi les autres propositions, la création d'une sorte de ministre des Finances de la zone euro, qui combinerait les fonctions de président de l'Eurogroupe et de commissaire européen chargé des Affaires économiques, ou encore la réduction de la taille de la Commission.
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