Au total "37 personnes ont été hébergées", soit huit familles composées de "19 adultes et 18 enfants", a-t-on indiqué à la préfecture d'Ile de France. Selon la ville de Paris, "150 places environ" avaient été prévues mais les bus sont repartis quasi vides en l'absence de la plupart de ses habitants.
"Environ 80 personnes ont quitté les lieux", a de son côté indiqué une source policière, ajoutant qu'"une partie du campement était déjà partie ou s'apprêtait à le faire quand les forces de l'ordre sont arrivées".
Mais sur place, certains Roms dénonçaient les conditions de l'opération, assurant que des policiers leur avaient enjoint de quitter les lieux à l'aube sans leur indiquer où aller. "Ils nous ont dit partez, partez", assure Mario, un jeune homme se présentant comme un habitant du bidonville.
Une version vigoureusement contestée du côté des pouvoirs publics, où l'on assure que le campement s'est vidé de lui-même, comme cela se produit régulièrement lors de ce type d'évacuation, la majorité des habitants préférant partir vers un autre bidonville rom qu'aller à l'hôtel.
"A l'arrivée des services de l'Etat, la plupart - une cinquantaine - des personnes ont préféré quitter les lieux par leurs propres moyens en prenant leurs affaires plutôt que de donner suite aux propositions d'hébergement", a-t-on indiqué à la préfecture d'Ile-de France.
"Les gens savaient qu'il y aurait une opération, des maraudes étaient passées pour leur dire: demain on évacue, et nous avions une liste précise des familles", a-t-on expliqué à la ville de Paris, en estimant qu'"entre 80 et 100" personnes se trouvaient encore sur le bidonville la veille.
Selon cette source, les personnes encore présentes près du bidonville une heure après l'évacuation venaient en fait d'autres campements en région parisienne, dans l'espoir d'un hébergement. Sur place, des familles rencontrées dans la matinée ont expliqué à l'AFP qu'elles venaient d'Aubervilliers.
Le bidonville se trouvait porte de la Chapelle, à peu près en face du centre humanitaire pour migrants, où il vivotait depuis des mois, caché des regards par un haut mur et par le pont enjambant la voie ferrée.
Une autre partie du bidonville, située un peu plus loin vers la porte des Poissonniers, avait été évacuée la semaine dernière après un incendie qui n'a pas fait de blessés. Une centaine de personnes avaient alors été prises en charge.
SNCF Réseau, propriétaire des terrains, avait obtenu une décision d'expulsion du bidonville, qui avait déjà été démantelé une première fois en 2016.
Les associations espéraient malgré tout un sursis jusqu'à la fin de la trêve hivernale.
Le Mrap et la Ligue des droits de l'Homme avaient fait part de leurs "plus grandes inquiétudes" face à la situation de ces bidonvilles qui, si on y ajoute un petit campement dans le XVIIe arrondissement, concernaient "environ 600 personnes".
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