Les travaux de la ligne "Sud Europe Atlantique", ou SEA Tours-Bordeaux, également appelée L'Océane, ont démarré en 2012 et se sont achevés l'an dernier. Les essais, entamés en juillet 2016, viennent de s'achever. Elle s'étend sur 340 kilomètres au total (dont 38 de raccordements), à travers 113 communes et 6 départements.
A sa mise en service commercial, elle permettra de relier Paris à Bordeaux en 2H04, à 320 km/h, réduisant ainsi de plus d'une heure le parcours entre les deux villes.
Grande originalité de cette dernière née du réseau ferroviaire français: sa construction et surtout son exploitation, ce qui ne s'était jamais vu en France, ont été concédées sur 50 ans à un consortium, Lisea, associant des investisseurs privés et publics.
Outre le géant du BTP et des concessions autoroutières et aéroportuaires Vinci (33,4%), il regroupe la Caisse des Dépôts (25,4%) ainsi que les fonds d'investissement Meridiam (22%) et Ardian (19,2%).
Lisea, qui a construit cette LGV, en est donc également le gestionnaire jusqu'en 2061, c'est-à-dire que les opérateurs ferroviaires, pour y faire circuler leurs trains, lui verseront des redevances (en moyenne 22 euros par kilomètre), et non à SNCF Réseau (ex-RFF), la branche de la SNCF qui exploite les autres lignes.
Ce montage avait été décidé il y a dix ans pour ne pas gonfler encore la dette colossale de SNCF Réseau.
Activité déficitaire pour la SNCF
Lisea espère transporter 20 millions de voyageurs par an, soit une augmentation de 20% du trafic sur l'axe Paris-Bordeaux.
Mais le coût élevé de la ligne - 7,8 milliards d'euros - a donné lieu à d'intenses bras de fer.
D'une part avec les collectivités locales, qui ont bataillé ferme pour obtenir le plus de dessertes et de fréquences possibles en échange de leur participation au financement (certaines ont refusé de verser leur quote-part, un litige qui n'est pas complètement réglé), et la SNCF d'autre part, qui a critiqué le prix des redevances et s'est plaint de devoir justement multiplier les trains et les haltes, au détriment de sa propre rentabilité.
"Si vous regardez notre budget 2017, l'exploitation de cette ligne Océane se traduit par une perte de 90 millions d'euros dans les comptes de SNCF Mobilités pour une demi-année", a rappelé lundi le patron de la SNCF Guillaume Pepy, lors d'une conférence de presse.
La SNCF a en outre dû commander ce mois-ci à Alstom 15 TGV pour équiper la ligne, en complément d'un contrat passé en 2013, afin de contribuer à sauver son usine de Belfort. Elles seront livrées en 2019 et 2020.
Si la SNCF devra dépenser environ 475 millions d'euros pour ces trains supplémentaires, la facture sera compensée par une baisse de ses coûts de maintenance d'environ 150 millions, et un rabais fiscal d'environ 300 millions.
Bordeaux ne sera pas la seule capitale régionale à goûter à la grande vitesse ferroviaire cette année: Rennes sera mise à moins d'heure et demie de Paris grâce à l'achèvement de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, dont la mise en service est également prévue début juillet.
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