"Cette procédure a été ouverte contre X des chefs d'homicides volontaires, enlèvements et séquestrations", précise le communiqué du procureur Pierre Sennès, indiquant que deux magistrats instructeurs ont été désignés.
Au domicile de la famille, les parents ainsi qu'un garçon et une fille âgés de 21 et 18 ans, "les constatations de police technique et scientifique ont permis de découvrir de nombreuses taches de sang, à l'étage, dans l'escalier et au rez-de-chaussée, dont certaines avaient été essuyées", précise le procureur. "De la vaisselle se trouvait toujours dans l'évier de la cuisine et le réfrigérateur était rempli de victuailles", souligne le communiqué.
Les enquêteurs ont établi que "les téléphones portables des membres de la famille (...) n'avaient plus été activés après le 17 février 2017". "Le véhicule utilisé par (le fils) Sébastien Troadec, stationné devant la maison, avait disparu", indique le communiqué. Les deux véhicules des parents ont été retrouvés au domicile.
Le procureur précise également que, dans le logement, "les draps recouvrant les lits avaient été ôtés" et qu'"il n'y avait pas non plus de brosses à dents dans la maison".
Le père, "sympa mais discret"
Les enquêteurs ont multiplié les actes depuis l'ouverture de l'enquête en fin de semaine dernière. "Les officiers de police judiciaire du SRPJ de Rennes, du SRPJ d'Angers et de la Direction Centrale de la Police Judiciaire ont procédé à de minutieuses investigations en différents lieux du territoire national et au domicile de la famille Troadec", détaille le magistrat.
"C'était quelqu'un de sympa mais discret", a confié à propos du père de famille, Pascal, né en 1966, un collègue de travail. "Il ne parlait pas trop de sa vie personnelle ou de sa famille. C'était un gars tout à fait normal. Rien de particulier à signaler", a-t-il expliqué à une correspondante de l'AFP.
Pascal Troadec, qui devait reprendre le travail vendredi dernier, était employé depuis une dizaine d'années dans une PME spécialisée dans la fabrication d'enseignes, à Orvault. Son épouse, Brigitte, née en 1967, était employée dans un centre des impôts à Nantes. Elle aurait dû reprendre le travail lundi.
Le fils, né en 1996, était en 2è année de BTS Systèmes Numériques dans un établissement privé à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée). La fille, Charlotte, née en 1998, était étudiante dans le Maine-et-Loire.
Une cellule de crise a été mise en place lundi, jour de rentrée scolaire après les vacances, dans le Lycée Saint-Gabriel-Saint-Michel où était inscrit "depuis 2015" Sébastien Troadec, a annoncé lundi la direction de l'établissement dans un communiqué.
Dimanche, le procureur Sennès avait confirmé "que les traces de sang retrouvées (au domicile) appartiennent aux membres de la famille". "Il n'est pas possible à ce stade de déterminer avec précision le déroulement des faits", avait-il rappelé dimanche à l'AFP.
Selon une source proche du dossier et selon des voisins, le père a souffert de "troubles dépressifs par le passé". Le fils, lui, est décrit comme ayant "souffert de fragilités psychologiques".
Concernant le jeune homme, le procureur de Nantes a indiqué dans son communiqué qu'il avait "été mis en cause dans le cadre d'une affaire judiciaire au mois de novembre 2013 pour des faits de menaces d'atteintes aux personnes. Étant alors mineur, il avait été soumis à une procédure de réparation pénale mise en oeuvre sans incident", a précisé le magistrat.
L'alerte avait été donnée par la soeur de l'épouse, inquiète de l'absence de nouvelles depuis le 16 février.
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