La Chambre des Communes a déjà donné son feu vert au texte le 9 février, par 494 voix contre 122.
Aux Lords, chambre haute du Parlement britannique où les conservateurs au pouvoir sont minoritaires, les débats ont débuté la semaine dernière et doivent se poursuivre jusqu'à mercredi, avant un vote final prévu le 7 mars.
Dans l'idéal, le gouvernement souhaiterait qu'ils valident le texte sans amendement, évitant ainsi qu'il ne repasse devant la Chambre des Communes. Cela permettrait à la Première ministre, Theresa May, de déclencher l'article 50 du Traité de Lisbonne dans la foulée, alors qu'elle s'est fixée la fin mars comme date butoir.
Lundi dernier, au moment de l'ouverture des débats, Mme May avait exhorté les Lords à ne pas bloquer le texte. "Je ne veux voir personne faire barrage à la volonté du peuple britannique", qui a voté à 52% en faveur d'une sortie de l'UE lors du référendum du 23 juin, a-t-elle dit.
S'il paraît inconcevable que les Lords fassent dérailler le projet de loi, leur chambre, qui ne compte que 252 conservateurs sur 805 membres, va tenter d'amender le texte.
Un amendement sur le sort des trois millions de citoyens européens résidant au Royaume-Uni devrait ainsi être étudié, alors que Theresa May refuse de garantir leurs droits avant d'avoir obtenu des assurances similaires pour les Britanniques vivant dans l'UE.
Il y a "une volonté écrasante de faire la bonne chose et de nous assurer que les citoyens européens aient le droit de rester", a déclaré Dick Newby, chef des libéraux démocrates aux Lords, dans le Guardian.
Pas de 'sabotage'
Selon un Lord travailliste interrogé par l'AFP, la chambre haute pourrait voter dès mercredi sur cet amendement précis.
Un autre amendement doit permettre de graver dans le marbre que le Parlement aura son mot à dire sur l'accord final du Brexit. Sur ce point, les Lords seraient prêts à attendre jusqu'au 7 mars avant de se prononcer, a-t-on appris de même source, afin de laisser au gouvernement le temps de venir avec une proposition.
Si un léger retard est donc à attendre dans l'adoption du projet de loi, Angela Smith, la cheffe de l'opposition travailliste aux Lords, a d'ores et déjà indiqué qu'il ne s'agissait pas de "bloquer, détruire ou saboter le texte".
"Cependant, nous ne devons pas non plus donner un chèque en blanc au gouvernement", a-t-elle ajouté, affirmant que les Lords ne se laisseraient pas impressionner par les menaces de réforme agitées.
Les Lords, nommés à vie par la Reine, se savent en effet épiés. Des sources proches du gouvernement ont récemment rappelé que l'opinion publique s'interrogeait sur la légitimité de cette assemblée où la moyenne d'âge frise les 70 ans.
Le gouvernement conservateur doit également composer avec la grogne des indépendantistes écossais, furieux de ne pas avoir voix au chapitre sur l'activation de l'article 50, d'autant que la nation septentrionale du Royaume-Uni a voté, elle, majoritairement pour rester dans l'UE.
Selon le Times, le gouvernement envisage la possibilité que la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, puisse réclamer dès le mois prochain un nouveau référendum d'indépendance, moins de trois ans après celui de 2014.
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