CNews a été lancée lundi matin sans roulements de tambour, iTELE cédant la place à 5H58 au logo et à l'habillage rouge et noir de la nouvelle chaîne. Le quotidien gratuit du groupe a lui aussi adopté cette nouvelle identité, "Direct Matin" devenant "CNews Matin".
A 8h05, Jean-Pierre Elkabbach a fait son retour à l'antenne après un générique solennel. L'ex-intervieweur d'Europe 1 recevait pour sa nouvelle interview quotidienne le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, deux mois après avoir été écarté de l'interview matinale d'Europe 1.
Jean-Pierre Elkabbach, 79 ans, est un des nouveaux visages de la chaîne d'info de Canal+, avec Patrick Poivre d'Arvor et Rachid Arhab, qui doivent participer à une émission de décryptage de l'actualité, le vendredi de 18 à 20 heures, animé par la jeune N°2 de la chaîne, Virginie Chomicki.
"Nous serons les symboles de la renaissance et de l'indépendance", a affirmé Jean-Pierre Elkabbach jeudi sur RTL.
L'ancien d'Europe 1 Marc Menant doit animer de son côté une émission d'actualité "positive" le week-end. Jean-Marc Morandini, mis en examen cet automne pour corruption de mineur aggravée et suspendu de l'antenne d'Europe 1, reviendra après l'élection présidentielle pour une émission médias dont l'horaire n'est pas précisé.
Réduire les déficits
Le lancement de la chaîne a été retardé par la grève d'une ampleur inédite, 31 jours entre octobre et novembre, dont le déclencheur a été l'arrivée de Jean-Marc Morandini. La rédaction était aussi inquiète du nouveau projet de chaîne et réclamait des garanties d'indépendance contre son actionaire Vincent Bolloré.
La direction doit présenter une charte déontologique et un nouveau comité d'éthique au mois de mars, comme le demandaient les grévistes et comme l'exige désormais la loi. Mais l'ambiance reste très tendue en interne pour ceux qui sont restés.
A la suite de la démission massive des journalistes de la rédaction, environ une centaine, l'antenne a été très fortement perturbée ces dernières semaines, faisant plonger les audiences : en janvier, elles s'élevaient à 0,6% en moyenne contre 1% un an auparavant.
Pour se différencier du leader BFMTV (2,5% d'audience), "CNews va devenir une chaîne pour les CSP+", a indiqué Gérald-Brice Viret, le directeur des antennes de Canal+, dans une interview au Figaro. CNews ambitionne d'atteindre 1% d'audience sur cette catégorie de téléspectateurs.
CNews mise aussi sur l'actualité présidentielle et des discussions sont en cours avec BFMTV pour organiser des débats en commun. Le décryptage en plateau, moins coûteux que l'envoi de journalistes sur le terrain, sera privilégié, et les synergies avec Infosport+ et Canal+ joueront à plein.
Lundi à 9H00, le premier débat sur l'antenne de CNEWS avait pour thème "Faut-il avoir peur de la chirurgie esthétique?".
Le groupe Canal+ se donne trois ans pour qu'iTELE, lourdement déficitaire -- plus de 20 millions par an --, retrouve l'équilibre. "Nous y parviendrons en augmentant nos revenus et en maintenant les coûts de grille autour de leur niveau actuel, entre 20 et 30 millions d'euros", "l'objectif est de diviser par deux les pertes d'ici 15 mois", avait précisé Gérald-Brice Viret.
Les anciens d'iTELE ont de leur côté atteint dimanche leur objectif de réunir un total de 150.000 euros de dons pour financer leur projet de média vidéo sur les réseaux sociaux, "Explicite".
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