De Marilyn Monroe à Grace Kelly, du président américain Herbert Hoover (1929-1933) à Barack Obama (2009-2017), en passant par tous les dirigeants de la planète qui y descendaient pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU: l'établissement, ouvert le 1er octobre 1931 sur Park Avenue au coeur de Manhattan (nord-est des États-Unis), aura vu défiler dans ses très sélectes suites et même dans ses somptueuses toilettes, Art déco jusqu'aux poignées de porte, une liste extraordinaire de célébrités et de puissants du monde entier.
Après 86 ans - c'est ici notamment que fut inventé le service en chambre 24 heures sur 24 -, l'hôtel de plus de 1.400 chambres, le plus grand du monde à son inauguration, s'apprête à subir un lifting majeur: la société d'assurances chinoise Anbang, qui l'a racheté à la chaîne Hilton en 2014 pour 1,95 milliard de dollars (1,85 milliard d'euros), lance de vastes travaux de rénovation à partir du 1er mars, qui devraient durer au moins deux ans.
Aucun plan formel n'a été communiqué mais une grande partie de l'hôtel doit être convertie en appartements de luxe, plus rentables, avec une série de boutiques au rez-de-chaussée, ne laissant qu'une petite partie hôtelière.
Inscrite depuis 1993 sur la liste des monuments emblématiques de la ville, comme l'Empire State Building ou le Brooklyn Bridge, la façade n'est pas en danger. Mais l'intérieur n'est pas classé, et certains s'inquiètent de voir des trésors, comme la grande salle de bal ou l'immense mosaïque de l'entrée, signée Louis Rigal, disparaître à jamais, malgré les promesses d'Anbang de travailler avec des responsables du patrimoine.
"Je suis très, très triste", dit Donna Karpa, 70 ans, venue de Washington pour le week-end et habituée de l'établissement depuis l'âge de cinq ans.
"Quand j'étais petite, on venait chaque année en famille, pour Noël: on allait voir le spectacle (traditionnel pour les fêtes) des Rockettes et on allait patiner au Rockefeller Center", raconte-t-elle avec enthousiasme. "C'est un endroit formidable et l'emplacement est merveilleux!"
"Un peu daté"
Sandra Thomson, une Britannique de Birmingham, repart enchantée après six jours passés à l'hôtel en famille, moyennant plus de 1.700 dollars dépensés sans regret en l'honneur des 18 ans de sa fille. "Nous avons absolument adoré: j'aime l'architecture, tout ce qui est Art déco, l'histoire... C'est une telle icône de l'Amérique, on voulait vraiment faire l'expérience."
Au-delà de l'admiration des clients de passage, les 1.400 employés se souviennent surtout des célébrités, venues du cinéma, de la politique, du sport ou des affaires, qu'ils ont fréquentées au quotidien.
La récente visite des acteurs Brad Pitt et Angelina Jolie, l'un des couples les plus glamours d'Hollywood avant l'annonce de leur séparation en 2016, est encore dans toutes les têtes. Mais chacun a son souvenir préféré.
Michael Romei, chef concierge de la "tour" de 42 étages, un hôtel dans l'hôtel avec les plus luxueuses suites, ne compte plus les célébrités croisées en 23 ans de service. Son meilleur souvenir? "Avoir rencontré le dalaï lama, et avoir été béni par le dalaï lama".
"C'est un formidable endroit où travailler", résume Paul Hopkins, groom depuis 12 ans. "Rien que dans l'ascenseur on peut rencontrer plein de gens célèbres, tous les présidents, les chefs d'entreprise, tous ceux qui font partie du +1%+" des personnes les plus riches du monde, dit-il.
Certains, comme Ivona, hôtesse au restaurant Peacock Alley, soulignent néanmoins que la décision de Barack Obama en 2015 de ne plus descendre au Waldorf Astoria et de ne plus y loger les diplomates américains, suite au rachat d'Anbang, a été une "claque" pour l'hôtel.
Et employés comme clients reconnaissent volontiers qu'il était temps de le rafraîchir.
"J'adore la nostalgie", dit Ron Ruth, un ingénieur en aéronautique venu de San Francisco (ouest) pour son anniversaire de mariage. "Mais tout est un peu daté: le chauffage, la ventilation, et la salle de bains est vraiment trop petite pour ma femme!"
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