Parallèlement, l'armée de l'air irakienne a bombardé vendredi des positions du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans la Syrie voisine, où un attentat-suicide a fait plus de 50 morts.
Près d'un mois après la reprise le 24 janvier du secteur oriental de Mossoul, des milliers d'hommes de la Force d'intervention rapide (FIR), des unités d'élite du contre-terrorisme (CTS) et de la police fédérale participent depuis dimanche à l'assaut pour reconquérir le secteur occidental de la deuxième ville d'Irak, dernier grand bastion de l'EI dans le pays.
Progressant rapidement, les forces irakiennes ont enfoncé les lignes de l'EI, après avoir repris la veille l'aéroport à la périphérie sud-ouest de Mossoul.
Les forces de la FIR sont entrées vendredi dans le quartier de Jawsaq, adjacent à l'aéroport, où elles ont été accueillies à la fois par des tireurs embusqués, des youyous de femmes célébrant la fin de plus de deux ans de tyrannie et des hommes réclamant des cigarettes, interdites sous les jihadistes.
Selon le général Abbas al-Joubouri, commandant de la FIR, ses forces avaient repris environ deux kilomètres carrés de l'ouest de Mossoul en fin de journée. Il a indiqué que "la plupart des jihadistes dans le secteur, dont des étrangers, ont été tués ou ont fui vers le nord" de la ville.
'Progression rapide'
L'EI a utilisé des véhicules piégés pour ralentir la progression des forces irakiennes.
Le général Abdelwahab Saadi, un commandant des CTS à la périphérie sud de Mossoul, a fait état de blessés parmi ses hommes, touchés par des drones et des tirs de mortier.
A l'ouest de l'aéroport, le CTS a repris la base militaire de Ghazlani et le village de Tal al-Rayyan, avant de parvenir à la lisière du quartier résidentiel d'Al-Maamoun, dans le sud-ouest de Mossoul, a-t-il précisé.
Des tirs d'artillerie et d'obus de mortier pouvaient être entendus des limites sud de la ville, alors que des avions menaient des raids, selon des correspondants de l'AFP.
Outre l'aviation de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, des conseillers militaires américains sont présents sur la ligne de front.
La bataille "progresse rapidement pour l'instant mais la prochaine étape pourrait s'avérer plus difficile" dans les ruelles étroites où se cachent des jihadistes parfois tentés de recourir aux civils comme boucliers humains, a souligné le général Saadi.
Quelque 2.000 jihadistes s'y trouvent, selon le renseignement américain, et ils sont encerclés de toutes parts.
L'ONU et les ONG s'inquiètent pour les 750.000 habitants de Mossoul-Ouest, dont près de la moitié sont des enfants. Leurs conditions de vie sont de plus en plus difficiles dans cette zone privée d'approvisionnement extérieur.
Tous les ponts sur le fleuve Tigre qui relie l'est à l'ouest de la ville ont été détruits.
Selon des sources médicales et des habitants de Mossoul-Ouest, certains commencent à mourir de malnutrition et du manque de médicaments.
Une perte totale de Mossoul représenterait un terrible revers pour l'EI qui ne contrôlerait alors plus qu'une région autour de la ville irakienne de Hawija, à 180 km au sud-est de Mossoul, la cité de Tal Afar, à l'Ouest, et de petites localités dans l'Ouest irakien.
Attentat meurtrier en Syrie
Face à la recrudescence des attentats meurtriers de l'EI, l'armée de l'air irakienne a bombardé vendredi "avec succès" des positions du groupe jihadiste dans des régions frontalières en Syrie voisine, selon le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, qui a lié les cibles visées à des attentats sanglants commis à Bagdad.
Le bombardement s'est fait en coordination avec Damas, a affirmé une source proche du ministère syrien des Affaires étrangères.
Cible d'offensives dans les régions qu'il occupe depuis 2014 en Irak et en Syrie, l'EI parvient toujours à frapper malgré les revers subis ces derniers mois.
En Syrie, 51 personnes ont ainsi péri vendredi dans un attentat-suicide revendiqué par l'EI près d'Al-Bab, dernier grand fief des jihadistes dans la province d'Alep (nord), que des groupes rebelles soutenus par la Turquie affirment avoir repris. A l'entrée d'Al-Bab, deux soldats turcs ont été tués dans un autre attentat-suicide. Et en Irak, 15 gardes-frontières sont morts dans une attaque près de la frontière jordanienne.
"Ce sont les +chiens+ (du chef de l'EI Abou Bakr) al-Bagdadi qui ne peuvent pas supporter leur immense défaite et leurs kamikazes ont commencé à prendre leur revanche", selon Abou Jaafar, commandant du groupe rebelle syrien Liwa al-Moutassem.
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