Peu après, deux soldats turcs ont également été tués et plusieurs blessés dans une autre attaque suicide dans la ville même, tombée jeudi aux mains des forces turques et des insurgés syriens après plus de deux mois d'offensive.
Un officier rebelle a aussitôt accusé l'EI qui, selon lui, a agi par "vengeance" après avoir perdu la dernière grande ville qu'il contrôlait dans la province septentrionale d'Alep.
Les rebelles syriens et l'armée turque poursuivaient vendredi leurs opérations de ratissage pour sécuriser cette ville qui comptait environ 100.000 habitants avant le début de la guerre en 2011.
Un kamikaze a tué au moins 51 personnes-- 34 civils et 17 rebelles, en faisant exploser sa voiture piégée dans une localité située à moins de dix kilomètres au nord-est d'Al-Bab, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Moins de 24 heures après la défaite de l'EI, un kamikaze a visé deux sièges des rebelles dans la localité de Soussiane" à 8 km d'Al-Bab, a indiqué à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane.
Le bilan n'a cessé de s'alourdir depuis le matin, des dizaines de personnes succombant à leurs blessures, d'après l'Observatoire.
"Selon nos informations, c'est un combattant de l'EI qui a foncé à bord d'une voiture et s'est fait exploser", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Les deux quartiers généraux des rebelles étaient situés l'un à proximité de l'autre. Des civils se trouvaient également dans la zone, d'après l'OSDH.
Pour Abou Jaafar, commandant du groupe rebelle Liwa al-Moutassem, l'identité des auteurs ne fait aucun doute: "Ce sont les +chiens+ (du chef de l'EI Abou Bakr) al-Bagdadi qui ne peuvent pas supporter leur immense défaite et leurs kamikazes ont commencé à prendre leur revanche", a-t-il dit à l'AFP.
Le commandant, qui se trouvait près de Soussiane quand a eu lieu l'attentat, a expliqué que le kamikaze avait agi au moment où se tenait une réunion entre des civils d'Al-Bab, de hauts responsables rebelles et des forces turques "pour mettre sur pied un appareil sécuritaire et un plan pour reconstruire Al-Bab".
D'après lui, "des cellules dormantes de l'EI ont eu vent de cette information et ont préparé la voiture piégée".
"La voiture est arrivée à 08H00 (06H00 GMT) du matin. Cela doit nous servir de leçon et nous devons renforcer notre appareil sécuritaire", a-t-il ajouté.
'Etat chaotique'
Le même jour, deux soldats turcs ont été tués et plusieurs blessés à Al-Bab, a annoncé le Premier ministre turc Binali Yildirim.
"Il y a eu un attentat suicide contre nos militaires qui effectuaient un contrôle routier à l'entrée d'Al-Bab, nous avons deux martyrs et des blessés", a déclaré M. Yildirim à la presse à Ankara.
"Cette ville est dans un état chaotique, il y a des explosifs, des bombes, des pièges", a-t-il ajouté précisant qu'une "opération de nettoyage est actuellement menée avec une extrême minutie".
Située à 25 kilomètres au sud de la frontière turque, Al-Bab était visée depuis le 10 décembre par une opération menée par les forces turques et leurs alliés rebelles syriens.
Sa reprise est un succès majeur pour Ankara qui avait lancé fin août une opération militaire dans le nord de la Syrie pour chasser les jihadistes des environs de sa frontière.
Cette avancée des rebelles à Al-Bab contre l'EI intervient au moment où a été inauguré à Genève un quatrième round de pourparlers entre régime et insurgés sous l'égide de l'ONU pour tenter de mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis six ans.
Mais cette victoire contre l'organisation jihadiste la plus redoutée au monde ne change pas la donne à Genève car le groupe est exclu de toute discussion de paix.
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