La Première ministre a vécu une nuit idyllique qui lui donne les coudées franches à l'heure de déclencher, d'ici la fin mars, la procédure de divorce avec l'Union européenne.
Elle a vu la jeune candidate tory Trudy Harrison, novice en politique, arracher jeudi la circonscription de Copeland des mains du Labour qui régnait sur cette région rurale du nord-est de l'Angleterre depuis plus de 80 ans.
Une percée historique qui a aussitôt relancé les critiques contre le leader du Labour Jeremy Corbyn, confronté à une fronde larvée d'une large partie de l'appareil du parti qui l'accuse de le mener à la déroute aux élections générales en 2020. Le Labour est crédité de moins de 30% des intentions de vote tandis que les conservateurs dépassent les 40%, selon les derniers sondages.
Theresa May a ensuite vu tomber le chef de l'Ukip, troisième formation au nombre de voix lors des législatives 2015, en la personne de Paul Nuttall, battu par le Labour à Stoke-on-Trent, dans le centre de l'Angleterre.
"La Première ministre n'aurait pas pu rêver mieux: ses deux principaux partis d'opposition ont enregistré un revers, leurs leaders respectifs sont en difficulté et elle renforce sa majorité, le tout sans se salir les mains", résume pour l'AFP Simon Usherwood, maître de conférences à l'université du Surrey.
"Désastre"
Si les projecteurs étaient d'abord braqués sur la bataille du Labour contre l'Ukip à Stoke, le résultat de Copeland est celui qui était le plus commenté vendredi, tant la claque est douloureuse pour le Labour.
Trudy Harrison, qui a devancé la candidate du Labour Gillian Troughton par 44% des voix contre 37%, a évoqué une victoire "historique" alors que c'est la première fois en trente-cinq ans qu'un parti au pouvoir ravit un siège à l'opposition lors d'une législative partielle.
L'exploit est considéré comme d'autant plus important qu'il intervient après sept ans d'austérité imposée par le gouvernement tory.
Ce constat a conduit plusieurs députés travaillistes à s'en prendre ouvertement à leur leader, à l'image de John Woodcock qui a décrit un "désastre".
Mais Jeremy Corbyn, qui a déjà maté plusieurs rébellions, a confirmé qu'il ne comptait pas lâcher les rênes du parti.
"Nous sommes déçus par la défaite à Copeland mais il ne faut surtout pas sous-estimer la victoire à Stoke dans une ville que l'Ukip commençait à proclamer sienne", a-t-il insisté vendredi en marge d'un discours sur le Brexit.
Capitale du Brexit
Le Labour se consolera donc avec sa victoire symbolique à Stoke, ville de 250.000 habitants qui avait voté à 69,4% pour le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, un record parmi les 30 plus grandes agglomérations du pays.
Gareth Snell, un ancien syndicaliste de 31 ans, y a nettement battu (37% contre 25%) Paul Nuttall, le successeur de Nigel Farage à la tête de l'Ukip.
"Une ville que certains ont surnommée la capitale du Brexit a encore une fois prouvé au monde que nous sommes bien plus que ça", a déclaré le vainqueur.
Pour l'Ukip, cette défaite est un camouflet cuisant et illustre ses difficultés à capitaliser sur le vote pour le Brexit dont il a été l'un des moteurs. Même s'il a obtenu 13% des voix lors des législatives de 2015, le parti anti-immigration ne détient qu'un seul siège de député sur les 650 que compte le Parlement.
C'est également un échec personnel pour Paul Nuttall. "Notre temps va venir", a-t-il promis. En attendant, il patauge dans les pas de Nigel Farage qui n'a jamais réussi à devenir député malgré une demi-douzaine de tentatives.
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