Dans une interview aux Echos mise en ligne dès jeudi soir, le fondateur d'En Marche! a présenté le chiffrage de son projet, qui veut allier "trajectoire budgétaire vertueuse" et "invention d'un nouveau modèle de croissance". Il devrait détailler ses propositions sur RMC de 8H20 à 9H30 pour la première de "Bourdin 2017".
Réaffirmant son souhait de "rest(er) dans l'épure des 3% de déficit", l'ancien ministre de l'Economie s'engage à réduire la dépense publique française de trois points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d'économies par rapport à la hausse spontanée de ces dépenses, un objectif en ligne avec celui que s'était fixé François Hollande en 2012.
Pour y arriver, M. Macron vise "25 milliards d'économies sur la sphère sociale", dont 15 milliards sur l'Assurance maladie et 10 milliards sur l'assurance chômage.
L'ancien locataire de Bercy entend également réduire de 10 milliards d'euros sur cinq ans les dépenses des collectivités locales, en nouant avec elles un "pacte" et en leur donnant des "marges de manoeuvre".
Elles auront ainsi leur "mot à dire" sur l'évolution du salaire des fonctionnaires ("ce sera à elle de décider désormais pour leurs agents"), pourront "recourir plus largement à des recrutements de droit privé", devront "respecter la durée annuelle légale du temps de travail" et "pourront revenir sur la réforme des rythmes scolaires".
120.000 postes de fonctionnaires en moins
Autres gisements d'économie: la baisse des effectifs des fonctionnaires, qui pourrait aller jusqu'à 120.000 postes (70.000 venant des collectivités et 50.000 de l'Etat), ou le retour à un seul jour de carence pour les fonctionnaires, mesure instaurée par la droite et abrogée par François Hollande en 2012.
M. Macron propose par ailleurs 50 milliards d'euros d'investissement public sur le quinquennat (dont 15 milliards consacrés à la formation et 15 autres à la transition écologique et énergétique), et 20 milliards de baisse nette des prélèvements obligatoires.
Le taux de l'impôt sur les sociétés sera ramené de 33,3% à la moyenne européenne, c'est-à-dire 25%. M. Macron, qui exclut "toute hausse de la TVA", prépare par ailleurs une mesure de réduction d'impôt pour environ dix milliards, "qui sera mise en oeuvre au début du quinquennat et qui visera les classes populaires et les classes moyennes".
La présentation du programme complet de M. Macron doit intervenir le 2 mars, mais ce chiffrage devrait déjà contribuer à mettre en sourdine les critiques de ceux qui estimaient ces dernières semaines que M. Macron était un candidat "sans programme".
Sa publication intervient au lendemain de la célébration par le candidat d'En marche! et le président du MoDem François Bayrou de leur nouvelle "alliance". "Mon rôle est très simple: je vais tout faire pour aider" sa campagne, a expliqué M. Bayrou à l'issue d'une rencontre des deux hommes au Palais de Tokyo à Paris.
Dans Les Echos, M. Macron a de nouveau salué dans ce rapprochement un "tournant de la campagne" et une démarche qui évite "une fragmentation du camp des progressistes".
Cette nouvelle séquence fera-t-elle oublier les polémiques de la semaine dernière, nées de ses déclarations sur la colonisation ou le mariage pour tous ? M. Macron a déjà repris son ascension dans les sondages. Dans une enquête Ifop-Fiducial réalisée avant et après l'alliance avec François Bayrou, il gagne trois points en une semaine, à 22,5%, derrière Marine Le Pen, stable à 26,5%.
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