Trois rencontres ont déjà eu lieu l'an dernier, sans parvenir à ramener la paix dans ce pays où plus de 310.000 personnes sont mortes et plusieurs millions ont dû fuir sur les routes pour échapper aux combats.
Aveu d'impuissance ou de lucidité ? L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, un diplomate de 70 ans habitué des missions difficiles, a tenu mercredi à modérer les espoirs.
"Est-ce que j'attends une percée immédiate? Non, je n'attends pas de percée immédiate (...) mais le début d'une série de rounds", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la veille de la reprise des discussions.
En signe de bonne volonté, la Russie, alliée du régime de Damas, a appelé à la suspension des frappes aériennes syriennes pour toute la durée de "Genève 4", nom donné à cette quatrième session.
L'opposition n'a eu de cesse de dénoncer ces jours derniers les violations du cessez-le-feu en place depuis décembre, en raison notamment des bombardements de l'aviation du régime sur des positions rebelles près de Damas et dans la province de Homs (centre).
Négociations directes?
Lors des trois précédents "rounds" de négociations, en février, mars et avril 2016, M. De Mistura n'avait pas réussi à rassembler autour d'une même table les délégués de l'opposition et du gouvernement, et avait dû faire l'intermédiaire en passant d'une salle à une autre.
Cette fois, il espère que les deux camps accepteront d'échanger en direct.
Mais interrogé mercredi par les journalistes, il s'est montré très prudent.
"Je veux d'abord en parler avec les délégations demain matin lors de rencontres bilatérales", a répondu M. De Mistura.
Dans la soirée, il a toutefois obtenu le soutien de la principale force d'opposition, le Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble plusieurs groupes clés.
"Nous demandons des négociations directes. Cela économisera du temps et sera une preuve de sérieux plutôt que de négocier dans des salles" séparées, a dit Salem Meslet, porte-parole du HCN.
Il a insisté sur la nécessité de discuter de la "transition politique", ce qui pour l'opposition signifie le départ du président syrien Bachar al-Assad comme préalable à tout accord de paix.
C'est là la principale pomme de discorde avec le régime qui, lui, se dit prêt à accepter des élections, mais ne veut pas discuter du sort du chef de l'Etat syrien.
Une situation changée
Mais depuis les derniers pourparlers de Genève en avril 2016, la situation sur le terrain en Syrie a bien changé.
Le régime de Damas, appuyé par ses alliés russe et iranien, a repris Alep, fief de l'insurrection dans le nord, et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations, que 13% du territoire.
Même la Turquie, alliée de l'opposition, semble avoir adouci sa position et s'est rapprochée de Moscou.
Les Etats-Unis, autre soutien de l'opposition, semblent, eux, hésiter sur la politique à suivre en Syrie depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.
L'opposition ne cache pas son désarroi face à la nouvelle administration américaine.
"La position du président Trump sur la Syrie et le Moyen-Orient n'est pas encore claire", a reconnu un autre porte-parole du HCN, Ahmed Ramadan.
Une source diplomatique américaine a cependant réaffirmé mercredi que "les Etats-Unis restent engagés dans la recherche d'une solution politique au conflit syrien".
A LIRE AUSSI.
L'armée syrienne bombarde près de Damas avant les négociations
Régime syrien et combattants rebelles à Astana pour des premières négociations face à face
Syrie: cessez-le-feu respecté, pourparlers de paix en janvier
Syrie: l'armée bombarde près de Damas avant les négociations
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.