Rédigée par deux membres du think tank, Alain Christnacht et Marc-Olivier Padis, cette étude intitulée "L'émancipation de l'islam de France" constate les limites de la représentation de la deuxième religion française autour du Conseil français du culte musulman (CFCM).
"Cette tentative de centralisation a été contre-productive car la représentation de l'islam en France est malmenée par le jeu des Etats étrangers qui gardent la main", écrivent-ils.
Selon leur rapport, "une structure nationale de représentation du culte musulman reste nécessaire, pour dialoguer avec les pouvoirs publics" mais elle "doit rester légère".
A rebours de l'Institut Montaigne, think tank libéral qui suggérait en septembre 2016 l'élection d'un "grand imam de France", Terra Nova pense qu'"il convient de ne pas accorder un monopole de la représentation de l'islam à une seule institution mais de partir du local et de la diversité réelle des sensibilités".
"On pourrait ainsi envisager de reconstruire le CFCM à partir des conseils régionaux du culte musulman (CRCM), qui sont plus représentatifs de la réalité de l'islam en France et qui ont établi des relations constructives avec les préfectures et les collectivités locales", propose le rapport.
Une évolution à la fois adaptée à l'islam français - sunnite, sans autorité cléricale unique - et conforme à "l'esprit libéral" de la loi de 1905, "qui ne veut pas avoir à traiter avec les clergés mais avec les communautés de fidèles", selon Marc-Olivier Padis, directeur des études de Terra Nova.
En outre, Terra Nova réveille le serpent de mer de l'instauration de jours fériés juif et musulman à la place de deux lendemains de fêtes chrétiennes (Pâques et Pentecôte).
"Pour que toutes les confessions soient traitées à égalité, il convient d'intégrer désormais au moins deux nouvelles dates importantes, le Kippour et l'Aïd el-Kébir, dans le compte des jours fériés, en supprimant les deux lundis qui ne correspondent à aucune solennité particulière", estime le rapport.
Cette évolution, qui a déjà été plusieurs fois proposée, est rejetée par la Conférence des évêques de France sans être réclamée par les organisations musulmanes ou juives. A l'exception de l'UOIF (proche des Frères musulmans), qui souhaiterait que les deux Aïd (el-Fitr et el-Kébir) soient fériés.
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